mercredi 9 janvier 2013




Une comparaison non exhaustive mais minutieuse et détaillée de la situation de la laïcité en Tunisie et dans les pays occidentaux supposés laïques. Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar

La laïcité, Guy Haarscher, Editions puf, collection « que sais-je », Mayenne, 2010, 128 pages.

I.                  La situation de la laïcité dans les pays de tradition catholique : page 50

1.     La situation de la laïcité en Belgique : page 54
-         Texte du Guy Haarscher :
Passage d’un anticléricalisme militant à une situation de pluralisme.
La laïcité devient progressivement une sorte de « pilier » de la société belge.
Parti social-chrétien au pouvoir.

-         Commentaire du C. M. Dr. M. K :
Le parti social-chrétien au pouvoir en Belgique, c’est un parti de référence religieuse comme le parti Nahda au pouvoir chez nous en Tunisie.

-         Texte du Guy Haarscher :
Les socialistes ayant constitué leur propre « pilier », moins puissant que celui des catholiques.
Création en 1991 d’un cadre de conseillers moraux, rémunérés par l’état, auprès des forces armées.

-         Commentaire du C. M. Dr. M. K :
Les tunisiens libéraux, gauchistes et nationalistes essaient aujourd’hui, 2013, de constituer leur propre « pilier », je pense qu’il resterait pour longtemps moins puissant que celui des islamistes.
Des conseillers moraux, rémunérés par l’état, auprès des forces armées, imaginez que cela se passe chez nous en Tunisie.

-         Texte du Guy Haarscher :
L’enseignement de la morale laïque est instauré à côté de l’enseignement religieux dans les écoles publiques par le Pacte scolaire… ou bien le cours de morale laïque s’adresse comme en Belgique à une partie des élèves, qui plus est en concurrence avec les cours de religion, ce qui pose des problèmes de cohérence intellectuelle redoutables.

-         Commentaire du C. M. Dr. M. K :
D’ailleurs, comme chez nous en Tunisie, où on enseigne l’instruction religieuse à côté de l’instruction civique dans nos écoles publiques donc je pense qu’on pourrait, nous aussi, créer  des problèmes de cohérence intellectuelle redoutables à cause de l’incohérence des deux programmes, civique et religieux.

-         Texte du Guy Haarscher :
Il se fait qu’aujourd’hui de nombreux catholiques sont acquis à l’idée d’un état de tout le laos et manifestent de façon très claire leur opposition aux autorités romaines quand un tel acquis (à maints égards lié dans leur esprit aux conquêtes de Vatican II) se trouve en danger par l’évolution actuelle du magistère.

-         Commentaire du C. M. Dr. M. K :
Je crois qu’il existe  chez nous en Tunisie, quelques points communs avec la situation de la laïcité en Belgique, exemple : de nombreux islamistes nahdaouis instruits (membres du parti au pouvoir en Tunisie après la révolution du 14 janvier 2011, « parti du mouvement nahda », en français « la renaissance ») ont renoncé récemment à leur plus grand projet islamique, un projet qui postulait l’application de la Charia en Tunisie ou du moins sa constitutionnalisation.

2.     La situation de la laïcité en Espagne : page 57
-         Texte du Guy Haarscher :
La constitution de 1978 institue une séparation de l’église et de l’état (« aucune religion ne sera religion de l’état »), la liberté religieuse est proclamée dans une loi organique de 1980, le blasphème et le sacrilège ne sont plus réprimés par la loi. Mais cette séparation est corrélative d’une « position spéciale » de l’église.

-         Commentaire du C. M. Dr. M. K :
En Tunisie : La constitution de 1959 et le projet de la constitution  de 2013 instituent implicitement une séparation de l’église et de l’état. « L’islam est religion d’état » reste  toujours le premier article dans les deux constitutions, l’ancienne et la nouvelle. Pour nuancer le contenu du premier article de notre constitution, je vous rappelle qu’on peut rencontrer la même constitutionnalisation de la religion de l’état dans des pays démocratiques et laïques comme le Danemark où l’église luthérienne est l’église de l’état et le Finlande où i y a deux églises d’état : l’église luthérienne évangélique et l’église orthodoxe (1 % de la population)). La liberté religieuse est constitutionnalisée dans le projet de la constitution de 2013, en Tunisie le blasphème et le sacrilège sont toujours réprimés par la loi. Mais cette séparation implicite entre la religion et l’état, pendant l’aire de Bourguiba et celle de ben ali, est corrélative d’une « position très spéciale » de l’islam.

-         Texte du Guy Haarscher :
En 2004, les relations entre l’église catholique et le gouvernement espagnol se sont tendues à propos notamment de la légalisation du mariage homosexuel et de la loi sur l’enseignement qui, entre autres dispositions, a rendu facultatifs les cours de religion catholique et les a retirés du calcul de la moyenne scolaire pour le passage à l’année supérieure. En 2007, l’église a repris le combat, cette fois contre le programme d’instruction civique. En 2010, la loi dépénalisant l’avortement a été adoptée.

-         Commentaire du C. M. Dr. M. K :
En Tunisie : les deux cours des deux instructions religieuse et civique sont obligatoires et les deux font partie du calcul de la moyenne pour le passage à l’année supérieure. Mais comme l’église en Espagne, les islamistes tunisiens ont mené un combat contre le programme d’instruction civique instauré par le gauchiste Mohamed Charfi, ministre de l’éducation de ben ali dans les années 2000.

3.     La situation de la laïcité en Italie : page 58
4.     Texte du Guy Haarscher :
Cependant, la constitution de 1948, qui intégrait ces accords (nouveau concordat), déclarait en même temps « l’état et l’église catholique indépendants et souverains ».
La constitution reconnaissait donc la liberté religieuse, mais cette dernière était limitée par les accords de 1929, toujours en vigueur.
En 1971, la cour constitutionnelle donna la priorité aux normes constitutionnelles sur les normes concordataires. Le « nouveau concordat » de 1984 a définitivement résolu la question. Déjà dans les années 1970, le divorce et l’avortement avaient été légalisés - mais le délit de blasphème existe toujours en Italie.

-         Commentaire du C. M. Dr. M. K :
En 1956, date de l’indépendance en Tunisie, le premier président de la première république tunisienne Habib Bourguiba donna la priorité aux normes laïques ou civiques sur les normes islamiques. Le premier « nouveau régime » de 1’indépendance a définitivement résolu la question. Déjà, le divorce est légalisé depuis le XIème siècle après J. C., date de l’apparition de l’islam et dans quelques  années après l’indépendance de 1956, l’avortement avait été légalisé - mais le délit de blasphème existe toujours en Tunisie.

-         Texte du Guy Haarscher :
En Italie, bref, l’église, comme partout ailleurs dans les démocraties modernes, a progressivement perdu son emprise sur la vie morale des individus, mais elle a maintenu des positions fortes dans le pays, en particulier grâce à la démocratie chrétienne, continuellement au pouvoir jusqu’à son effondrement sous les coups de l’opération Mani pulite.

-         Commentaire du C. M. Dr. M. K :
En Tunisie, bref, l’islam, comme partout ailleurs dans les pays islamiques arabes et non arabes, a progressivement perdu son emprise sur la vie morale des individus, mais il  a maintenu des positions fortes dans ces pays et il s’est progressivement ressuscité et a pris sa revanche après l’avènement du printemps révolutionnaire arabe de 2011, en particulier grâce aux « frères musulmans », l’internationale islamique arabe, nouvellement installée démocratiquement au pouvoir jusqu’à nouvel ordre en Tunisie et en Egypte.

5.     La situation de la laïcité en Luxembourg : page 59
-         Texte du Guy Haarscher :
La constitution de 1868 du Grand-Duché de Luxembourg garantit la liberté religieuse. Les salaires des ministres du culte sont payés par l’état… il existe une longue tradition d’éducation religieuse dans les écoles publiques… Les parents peuvent choisir entre l’enseignement de la religion catholique et un cours d’éthique. Les écoles privées (de même qu’un séminaire catholique) sont subventionnées par l’état.

-          Commentaire du C. M. Dr. M. K :
Je remarque qu’en Tunisie, nous ne sommes pas loin de ce modèle de laïcité du Luxembourg car notre  constitution ancienne de 1959 garantissait la liberté religieuse et j’espère que notre prochaine constitution de 2013 la garantirait dans le futur proche. Les salaires des employés du ministère du culte (ou ministère des affaires religieuses comme on la nomme chez nous), des imams du vendredi et des muezzins (appel à la prière, 5 fois par jour) des mosquées sont payés par l’état… Paradoxalement dans un pays de majorité musulmane, les islamistes de la Nahda ont été sauvagement réprimés par les deux régimes de Bourguiba et de ben ali, ces deux derniers sont allés très loin dans la répression du courant islamique militant : Ils ont mis près de 30 mille islamistes en prison, ils les ont torturés, ils ont osé fermer les mosquées en dehors des 5 rendez-vous quotidiens de prière et ils ont interdit le port de voile aux femmes dans la fonction publique et dans les institutions publiques comme les hôpitaux,  les mairies, les postes de police, etc.  En Tunisie et dans tous les pays islamiques, existe une longue tradition d’éducation religieuse dans les écoles publiques… Mais les parents musulmans de ces pays ne peuvent pas choisir entre l’enseignement de la religion musulmane et un cours d’éduction civique et je pense que cela va de soi dans un pays comme la Tunisie où  les musulmans sont fortement majoritaires  (presque 99% de la population actuelle en 2013). Actuellement en Tunisie, la légalisation des écoles islamiques privées et leur subventionnement par l’état soulèvent une grande polémique et une grande opposition libérale et gauchiste.

6.      La situation de la laïcité au Portugal : page 59
-         Texte du Guy Haarscher :
La constitution de 1982 garantit la liberté de conscience. L’état et l’église sont séparés. Les partis politiques ne peuvent pas utiliser des noms ou symboles liés à une religion particulière. Les syndicats doivent être indépendants des organisations religieuses.

-         Commentaire du C. M. Dr. M. K :
En Tunisie, la constitution de 1959 et celle de 2013 garantissent la liberté de croyance. L’état et la religion de l’islam ne sont pas séparés. Les partis politiques ne peuvent pas utiliser des noms ou symboles liés à la religion de l’islam. Depuis sa création en 1949, par le leader Farhat Hached, le plus grand syndicat tunisien et le premier syndicat arabe, l’Union Générale Tunisienne du Travail (l’UGTT), est indépendant des organisations religieuses, mais paradoxalement, il est partiellement dépendant du pouvoir exécutif du régime de Bourguiba et de celui de ben ali. Récemment, le 5 décembre 2013, date de commémoration de l’assassinat de Farhat Hached en 1952 par l’organisation terroriste française appelée à l’époque de la colonisation française « la main rouge », la petite milice de l’UGTT   s’est confrontée  brutalement - devant son siège principal à Tunis et  dans la fameuse et célèbre place Mohamed Ali (le célèbre pionnier du syndicalisme tunisien en 1924) - à la grande milice appartenant à la légale ligue de sauvegarde de la révolution tunisienne.
A ma connaissance, la milice « syndicale » historique et traditionnelle pourrait être formée d’un nombre très limité d’individus musclés à nuques très larges, je pense qu’ils sont embauchés spécialement mais officieusement en tant qu’agents de sécurité syndicale ou service d’ordre pendant les congrès syndicaux nationaux (formation presque légitime, d’ailleurs c’est une tactique préventive utilisée  par bon nombre d’organisations de masse comme l’union des patrons tunisiens ou l’union des agriculteurs tunisiens)  ou comme des hommes de main  du secrétaire général national de l’UGTT, cette milice est devenue célèbre et redoutée par les syndicalistes de base lors de ces congrès, surtout sous la direction du plus célèbre secrétaire général Habib Achour, elle a été et pourrait être  mobilisée dans les  situations difficiles, parfois pour contourner le processus électoral démocratique.
Par contre la milice « révolutionnaire » est formée de quelques centaines de fanatiques pro-islamistes très agressifs. La ligue de sauvegarde de la révolution tunisienne est une organisation non gouvernementale d’obédience islamiste et  soupçonnée de son ralliement inconditionné avec le parti « Nahda » au pouvoir.
Bilan de l’affrontement brutal à bâtons charnus: quelques blessés des deux côtés et l’affaire est portée devant la justice tunisienne supposée indépendante.

-         Texte du Guy Haarscher :
Au Portugal,  un cours à option appelé « religion et morale » est inscrit au programme des écoles secondaires publiques. En général, l’église catholique bénéficie toujours d’un certain traitement préférentiel : les aumôniers catholiques sont par exemple les seuls à être payés par l’état. Le parlement a approuvé la loi dépénalisant l’avortement jusqu’à la dixième semaine de grossesse le 8 mars 2007. Cette dépénalisation avait été approuvée par référendum par 59 % des électeurs le 11 février 2007.

-         Commentaire du C. M. Dr. M. K :
En Tunisie,  le cours d’instruction ou éducation religieuse est inscrit au programme à côté de l’éducation civique et les deux disciplines scolaires sont obligatoires dans les écoles primaires et secondaires publiques. En général, la religion de l’islam, d’ailleurs comme dans tous les pays islamiques, bénéficie toujours d’un certain traitement préférentiel : les aumôniers musulmans (le grand Mufti de la république, les imams et les muezzins) sont payés par l’état. Le président Bourguiba a poussé le parlement fantoche de l’époque à approuver  une loi dépénalisant l’avortement. Dans un pays non démocratique comme la Tunisie de Bourguiba, cette dépénalisation n’avait pas été soumise à la souveraineté du  peuple par référendum.

7.     La situation de la laïcité en Autriche : page 60
-         Texte du Guy Haarscher :
La constitution autrichienne garantit la liberté de conscience. L’état autrichien reconnaît officiellement l’église catholique et douze autres organisations religieuses. Ces groupes ont notamment le droit de participer à la collecte de l’impôt par l’état… L’état subsidie les écoles privées gérées par l’une ou l’autre des religions reconnues. Il subsidie partiellement l’enseignement religieux à l’école publique, mais seulement en ce qui concerne ces dernières religions. Nous verrons dans le chapitre suivant que l’Autriche maintient, comme d’autres pays de l’union européenne, une loi contre le blasphème. La cour européenne des droits de l’homme s’est jusqu’ici refusée à considérer que de telles lois étaient en tant que telles contraires à la convention européenne des droits de l’homme.

-         Commentaire du C. M. Dr. M. K :
En Tunisie, la constitution garantit la liberté de croyance. L’état tunisien reconnaît officiellement et socialement la religion de l’islam et les deux autres religions monothéistes, le christianisme et le judaïsme. Les responsables de ces trois religions n’ont pas le droit de participer à la collecte de l’impôt, et l’état monopolise cette institution… L’état ne subsidie pas  les écoles privées gérées par l’une ou l’autre des religions reconnues, même celles qui sont gérées par la religion de l’état, l’islam. Par contre, il subsidie totalement l’enseignement religieux à l’école publique (l’éducation religieuse en primaire et secondaire et la pensée islamique dans les classes terminales, baccalauréat, mais seulement en ce qui concerne la religion de l’islam et non pour les deux autres religions, pourtant  reconnues officiellement par l’état et reconnues socialement par le peuple). La Tunisie maintient, comme d’autres pays musulmans arabes et non arabes, une loi contre le blasphème. L’ancienne et la nouvelle constitution tunisiennes considèrent que de telles lois sont conformes aux principes fondamentaux de l’islam et non contraires aux textes historiques ou aux sacrées saintes tables de la jurisprudence islamique (la charia).

II.               La situation de la laïcité dans les pays de tradition protestante : page 61
Texte du Guy Haarscher :
La Grande Bretagne et le Danemark incarnent bien, pour leur part, la logique de sécularisation… Mais une telle liberté ne constitue pas le seul élément libéral face à une église établie : cette dernière s’est elle-même ouverte en même temps que se libéralisait le reste de la société, et les grands combats pour la liberté politique l’ont également traversée (Commentaire du C. M. Dr. M. K : c’est ce que je souhaite de tout mon cœur à nos citoyens, frères et amis, islamistes « sans église »)… L’église s’étant grosso modo sécularisée au même titre que le reste de la société, ces pays ne se sont pas trouvés confrontés à la nécessité de « séparer » de l’état une institution qui aurait été perçue comme non libérale, c'est-à-dire globalement opposée au processus d’émancipation de l’homme et du citoyen caractéristique de la civilisation des droits de l’homme. Elle a donc conservé un statut « officiel » qui n’est lui-même, bien entendu, pas sans ambiguïtés.

1.     La situation de la laïcité au Royaume–Uni : page 62
-         Texte du Guy Haarscher :
Vingt-six archevêques et évêques représentent l’épiscopat anglican à la chambre des lords ; les assemblées de l’église font partie des organes législatifs. Mais, à l’inverse, l’église anglicane dépend de l’état : elle est soumise à un certain contrôle parlementaire. L’église n’est pas « d’état » à la différence de celle de Danemark, où elle constitue l’un des départements de l’état. Et elle n’a (quasi) pas de privilèges par rapport aux autres religions.

-         Commentaire du C. M. Dr. M. K 
Je vois que c’est un peu comme chez nous en Tunisie, à une différence près, on n’a pas d’église en islam par contre, eux, ils en ont chacun une, mais le point commun entre l’Angleterre, le Danemark et la Tunisie se manifeste surtout dans le contrôle des affaires religieuses par l’état dans les trois  pays, mais à la différence de celle de Danemark, la religion de l’islam est trop privilégiée en Tunisie par rapport aux deux autres religions reconnues, le christianisme et le judaïsme, sachant que les chrétiens et les juifs sont très minoritaires en nombre en Tunisie.

-         Texte du Guy Haarscher :
Un élément curieux doit être noté ici : la loi sur le blasphème, qui concernait à l’origine seulement l’anglicanisme, a été étendue aux autres églises chrétiennes, mais pas, par exemple, à l’islam : c’est ce qui a paradoxalement sauvé Rushdie de l’accusation de blasphème portée contre lui par les islamistes. Dans l’arrêt Wingrove, la cour européenne des droits de l’homme n’a pas contesté la compatibilité de cette loi avec la convention européenne des droits de l’homme. En ce qui concerne l’enseignement, les écoles de toutes les confessions sont subventionnées. Dans l’enseignement public, l’éducation religieuse est assurée.

2.     La situation de la laïcité au Danemark : page 63
-         Texte du Guy Haarscher :
L’église luthérienne « jouit du soutien de l’état », selon la constitution. Le ministre des affaires ecclésiastiques la dirige, tandis que le parlement et la Cour suprême en exercent les pouvoirs législatif et judiciaire. Les évêques et pasteurs paroissiaux sont fonctionnaires. On peut être dispensé de l’impôt d’église par une déclaration de non- appartenance. L’état civil est toujours assuré par l’église luthérienne, tandis que onze autres religions sont reconnues, ce qui signifie qu’elles sont subventionnées pour leurs activités sociales, mais non pour leurs activités du culte lui-même. En fait aujourd’hui, c’est paradoxalement pour mieux garantir la liberté religieuse que l’église luthérienne est devenue église de l’état : ce dernier garantit le pluralisme à l’intérieur de l’église luthérienne ainsi que l’indépendance des croyants par rapport au clergé, et les pasteurs par rapport aux évêques. Il n’y a pas donc de direction centrale de l’église : l’église est « dans » l’état, elle s’est transformée en l’un des services publics de l’état-providence.

-         Commentaire du C. M. Dr. M. K :
Paradoxalement, nos laïques tunisiens, apparemment trop impressionnés par le modèle de la laïcité française,  veulent faire le chemin contraire au  Danemark, ils veulent séparer la religion de l’état. Heureusement que notre religion, l’islam, n’a pas de clergé, ni de direction centrale, ni d’aumôniers, à mon avis, elle est donc laïque de nature (populaire, peuple = laos) depuis la création d’un état civil embryonnaire par le prophète Mohamed, que Dieu le bénisse.

3.     La situation de la laïcité au Suède : page 64
Texte du Guy Haarscher :
La constitution suédoise de 1975 garantit la liberté de conscience. L’église évangélique luthérienne était l’église officielle jusqu’à la séparation de l’église et de l’état, qui est entrée en vigueur en 2000. Les églises reçoivent toujours des subventions de l’état.

4.     La situation de la laïcité en Finlande : page 64
Texte du Guy Haarscher :
La constitution suédoise garantit la liberté de conscience. Il y a deux églises d’état, l’église luthérienne évangélique et l’église orthodoxe (1 % de la population). Un enseignement relatif aux religions d’état est donné à l’école publique, mais les élèves qui le veulent peuvent le remplacer par un cours général de religion et de philosophie.

Fin : Problématique 
Texte du Guy Haarscher : Peut-on impunément ramener la laïcité à une composante idéologique de la société alors qu’elle devrait en constituer le fondement même?

Ma signature
Mes trois maximes préférées :
-         « Au moment d’écrire un article, je me demande s’il se trouve à ma connaissance, un seul homme honnête qui puisse être froissé par ce que je vais écrire »
-         « Pour l’auteur, il ne s’agit pas de convaincre par des arguments ou des faits, mais, plus modestement, d’inviter à essayer autre chose »
-         « À un mauvais discours, on répond par un bon discours et non par la violence »

Date de la première publication sur le net
 Hammam-Chatt, le 9  janvier 2013.

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