samedi 28 février 2015

Donner de l`aide à un enfant qui ne l`a pas demandée pourrait l`empêcher de s`éduquer lui-même ! Maria Montessori

Donner de l`aide à un enfant qui ne l`a pas demandée pourrait l`empêcher de s`éduquer lui-même ! Maria Montessori

Bibliographie : Maria Montessori, Pédagogie scientifique, tome 1 : La maison des enfants, éditions Desclée de Brouwer, 1958, Paris 2010 pour la présente édition, 261 pages (premier ouvrage de la Doctoresse paru en France en 1926).

Biographie : Maria Montessori née en Italie en 1870, décédée en 1952, 1ère femme italienne diplômé docteur en médecine. Elle était également licenciée en biologie et en philosophie. Elle fit des études de psychologie. En 1904, on lui confia une chaire d`anthropologie à l`Université de Rome après la publication de son premier livre L’Anthropologie pédagogique.

Page 40: « Une autre fois, les enfants s`étaient réunis dans la salle et bavardaient autour d`une cuvette ou flottait quelque chose. Nous avions a l`école un tout petit enfant qui avait à peine deux ans et demi. Tout seul derrière, il essayait de voir, lui aussi, ce qui se passait. Je l`observais à distance ; il s`était d`abord  approché du groupe ; puis, repoussé par les petites mains des enfants, il comprit qu`il n`arriverait pas à faire place ; alors il était resté en arrière et regardait autour de lui. Je prie une petite chaise et la lui portai derrière le groupe pour qu`il put monter dessus. Il s`approcha, le visage illuminé portai  d`espoir ; mais, à ce moment, la maitresse le saisit brutalement à bras le corps (Oh ! sans doute gentiment, pensait-elle) et lui fit voir la cuvette ; l`élevant au dessus du groupe, elle lui dit : « Viens, mon chéri, viens, pauvre petit, regarde donc toi aussi ! » l`enfant, en apercevant ce qui flottait, n`eut certes pas la joie qu`il aurait éprouvé en vainquant l`obstacle grâce à ses propres forces ; et le spectacle ne lui apporta aucun des avantages que lui eut apporté son effort intelligent en développant ses forces intérieures. La maîtresse empêcha ainsi l`enfant de s`éduquer lui-même sans rien lui apporter en compensation. Il avait été sur le point de se sentir victorieux ; et il se retrouva brusquement entre deux bras secourables, comme un impotent. Sur son visage s`éteignit cette expression de joie, d`ardeur, d`espérance qui m`avait tant intéressée ; et il ne resta que l`expression de l`enfant qui sait bien que d`autres vont agir pour lui.

Quand les maîtresses furent fatiguées de mes observations, elles laissèrent faire aux enfants tout ce qu`ils voulaient : j`en vis certains les pieds sur la table et les doigts dans le nez sans qu`elles interviennent pour les corriger ;  j`en vis d`autres donner des coups aux compagnons et arborer des expressions de violence sans qu`elle leur fit la moindre observation. Alors je dus intervenir patiemment, et montrer avec quelle rigueur absolue on devait empêcher et, peu à peu, étouffer tous les gestes indésirables, afin que l`enfant eut un clair discernement du bien et du mal. »

Signature du Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar, Coordinateur Pédagogique Général de l’Ecole Montessori Internationale Tunisie - H-Lif
« Pour l`auteur, il ne s’agit pas de convaincre par des arguments ou des faits, mais, plus modestement, d’inviter à essayer autre chose » (Michel Fabre & Christian Orange, 1997).
« À un mauvais discours, on répond par un bon discours et non par la violence » (Le Monde Diplomatique).

Date de la première publication on line : Hammam-Chatt, dimanche 1 mars 2015.



vendredi 27 février 2015

Nouvelle graphie proposée : Dissous ou dissout? Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar, Coordinateur Pédagogique Général de l’Ecole Montessori Internationale Tunisie - H-Lif


Nouvelle graphie proposée : Dissous ou dissout? Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar, Coordinateur Pédagogique Général de l’Ecole Montessori Internationale Tunisie - H-Lif


Comme professeur de biologie, je croyais que l'on peut écrire : « une substance est dissoute dans l`eau. » « Un sucre est dissous dans l`eau » et non « un sucre est dissout dans l`eau » (à la fin "s" et non "t").

L` éducatrice de français à l’Ecole Montessori Internationale Tunisie - H-Lif, Hiba Arfaoui m`a apporté la précision suivante:

Dissous ou dissout?

Dissout ou dissous dissous, dissoute ; participe passé de dissoudre ; grammaire française ; orthographe d'accord.
« Professeur aux HEC et essayiste de gauche bien connu, il avait pourtant brigué les suffrages à deux reprises pour l'Union des forces progressistes (UFP), parti qui s'est dissout dans Québec solidaire il y a un an. » (Antoine Robitaille.)
Quel est le participe passé du verbe dissoudre? Est-ce dissout ou dissous?
D'après Marie-Éva de Villers (2003), on écrit dissous au masculin, dissoute au féminin :
Le sucre s'est dissous dans l'eau.
La poudre s'est dissoute dans le lait.
Le Petit Robert (2007), à l'article « dissoudre », donne le même avis; cependant, si on consulte le tableau de conjugaison numéro 51, à la fin de l'ouvrage (dissoudre se conjugue comme absoudre), on lit ce qui suit : « Au participe passé, on écrirait mieux absoutdissout avec un t final, sur le modèle des féminins absoutedissoute. »
Le Hanse-Blampain (1994 et 2000), à l'article « dissoudre », admet à la fois dissousdissoute et dissoutdissoute. Les auteurs renvoient aux rectifications de l'orthographe proposées par le Conseil supérieur de la langue française.

Je crois donc que l'on peut écrire ou bien parti qui s'est dissous, suivant l'orthographe traditionnelle, ou bien parti qui s'est dissout, suivant la nouvelle graphie proposée - étant donné que celle-ci est consignée par Hanse et Blampain dans le corps de leur ouvrage. On peut s'attendre à ce que l'équipe du Petit Robert, dont la réflexion va dans le sens de la rectification proposée, reçoive la nouvelle graphie, à l'article « dissoudre », dans une prochaine édition.

Ma Signature  
« Pour l`auteur, il ne s’agit pas de convaincre par des arguments ou des faits, mais, plus modestement, d’inviter à essayer autre chose » (Michel Fabre & Christian Orange, 1997).

« À un mauvais discours, on répond par un bon discours et non par la violence » (Le Monde Diplomatique).

Date de la première publication sur ma page : Hammam-Chatt, samedi 28 février 2015.


jeudi 26 février 2015

Le seul livre en lequel elle pourra lire et étudier une éducatrice pour devenir une éducatrice montessorienne ! Maria Montessori

Le seul livre en lequel elle pourra lire et étudier une éducatrice pour devenir une éducatrice montessorienne ! Maria Montessori

Bibliographie : Maria Montessori, la pédagogie scientifique, tome 1 : La maison des enfants, Desclée de Brouwer, 1958 ; Paris 2010 pour la présente édition, 261 pages.

Page 42, Maria Montessori : « Le mouvement des enfants ordonnés  devient toujours plus coordonné et plus parfait, au fur et à mesure que les jours passent ; en effet, ils apprennent à discipliner leurs propres gestes et, par la suite        -          la maîtresse tirera son enseignement en observant la façon dont les enfants substituent des mouvements spontanément ordonnés  à leurs premiers mouvements désordonnés.      -        Voilà  le livre qui doit inspirer ses actes, le seul en lequel elle pourra lire et étudier pour devenir une bonne éducatrice. C`est grâce à ces exercices que l`enfant sélectionne ses propres tendances, confuses auparavant dans le désordre inconscient de ses mouvements.
La différence individuelle se manifeste alors clairement : chaque enfant se révèle lui-même. »

Signature du Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar, Coordinateur Pédagogique Général de l’Ecole Montessori Internationale Tunisie - H-Lif : 
« Pour l`auteur,  il ne s’agit pas de convaincre par des arguments ou des faits, mais, plus modestement, d’inviter à essayer autre chose » Michel Fabre & Christian Orange, 1997.
« À un mauvais discours, on répond par un bon discours et non par la violence » Le Monde Diplomatique.

Date de la première publication on line : Hammam-Chatt, vendredi 27 février 2015.






mercredi 25 février 2015

L’erreur de l’élève pourrait être utile pour l’enseignant et l’apprenant. Citoyen du monde Dr Mohamed Kochkar Coordinateur Pédagogique Général de l’Ecole Montessori Internationale Tunisie - H-Lif.

L’erreur de l’élève pourrait être utile pour l’enseignant et l’apprenant. Citoyen du monde Dr Mohamed Kochkar Coordinateur Pédagogique Général de l’Ecole Montessori Internationale Tunisie - H-Lif.

Aujourd`hui, je pars d’une enquête (DEA didactique de la biologie) que j’ai effectuée en l`an 2000 sur un échantillon tunisien composé de 74 enseignants de biologie.
La question posée dans le questionnaire: donnez une définition du neurone ?

Résultats de l’enquête :
6  personnes interrogées ont donné une définition correcte et complète.
59 personnes interrogées ont donné une définition correcte mais incomplète.
1  personne interrogée a donné une définition fausse.
8  personnes interrogées n’ont pas répondu à la question.
Je conclus de cette enquête, simple et limitée dans le temps le lieu et le nombre, que les diplômés du supérieur PEUVENT se tromper. Que disions-nous de l’élève ?

-         Premièrement,  en lisant Michel Saroul (1990), chercheur français, dans son livre « l’évaluation en questions » page 110, j’ai retenu trois points de vue différents sur le statut de l’erreur dans le système éducatif en général et son rôle dans l’enseignement :
« Pour Skinner, le savant américain béhavioriste, l’erreur est considérée comme pédagogiquement nocive [...] Crowder, quant à lui, rend non seulement l’erreur possible, mais la prévoit dans le cheminement de l’élève [...] L’environnement LOGO  qui désigne ici à la fois une conception pédagogique et une famille de langages, rend l’apprenant maître de la machine : il la programme [...] dans le système LOGO, l’erreur est considérée non seulement comme possible ou souhaitable mais comme nécessaire à la découverte heuristique par l’élève ».

C’est le statut donné à l’erreur en classe qui différencie l’enseignement linéaire et magistral (du professeur à l’élève) de l’enseignement interactif (du professeur à l’élève, de l’élève au professeur et des élèves entre eux). Dans l’enseignement interactif, le professeur prend en considération les conceptions des élèves sur le sujet traité et leur permet de construire leur savoir en interaction avec leurs erreurs comme le dit Saroul : « l’erreur  va activer l’attention de l’élève et va l’amener à réfléchir en vue d’en rechercher les causes et de la corriger».

- Deuxièmement, en m’inspirant des professeurs Bernard Grange et Marie-Madelaine Raffin qui ont écrit dans le livre cité plus haut, page 123, je propose les méthodes suivantes  afin d’essayer remédier à l’erreur :
- « l’élève, seul ou avec son camarade, prend en charge la correction du travail ».
- « si l’auto-correction est juste, le travail du professeur s’arrête là, car l’élève n’a pas eu besoin de l’aide de l’adulte. Il a fait preuve d’une certaine autonomie ». L’école constructiviste de Montessori, Piaget et Vygotsky préfère cette démarche qui libère l’élève du tutorat du professeur.
- « si l’erreur subsiste, le professeur peut intervenir de plusieurs façons : en le (l`élève) renvoyant à l’expérience ou au cours ou en lui donnant une information supplémentaire et en le laissant à nouveau chercher une bonne réponse ou en le questionnant (oralement ou par écrit) afin de le mettre sur la ‘’voie’’ de la bonne réponse ».

- Troisièmement : si l’on sait que les sciences expérimentales ont progressé après une longue série d’erreurs, on ne doit pas s’étonner devant une erreur commise par l’élève en classe et surtout on ne doit ni le lui reprocher cet acte ni le gronder. L’erreur de l’élève en classe est bénéfique, en premier lieu pour l’élève et pour ses pairs qui vont découvrir la bonne réponse et en deuxième lieu pour le professeur qui va connaître le niveau de ses élèves, ce qui l’oblige à répéter ou modifier ou même décaler sa leçon dans certains cas.

Retournons maintenant à la réalité tunisienne après la présentation des théories (une bonne pratique se base toujours sur une bonne théorie). Certains professeurs accaparent la parole et jonglent intellectuellement en classe et ne laissent pas de chance au bon élève pour qu’il essaye l’expérience et l’erreur. Ils excluent le faible élève de la discussion, non pas intentionnellement  mais par ignorance de l’épistémologie, de l’histoire des sciences et de la didactique. Ces professeurs pourraient rendre l’élève complexé ou retiré ou même le pousser à détester complètement la discipline. Les exemples suivants illustrent ce que je viens d’avancer :
-         1er exemple : dans une séance d’anglais, le professeur parle beaucoup plus que l’élève surtout dans une salle non équipée de nouvelles technologies. Suite à ce qui précède, je pose une question : si nous ne donnons pas à l’élève l’occasion d’apprendre, au lycée, la prononciation correcte et l’emploi de la grammaire anglaise, où va-t-il les apprendre alors ?

-         2ème exemple : dans une séance de sciences de la vie et de la terre, le professeur prépare les cellules entre lame et lamelle, les met sous le microscope, met au point l’observation puis enfin invite les élèves à observer. Qui dit que l’élève a observé les cellules et non des bulles d’air ? Est-ce que l’élève apprend seulement par imitation ? Pourquoi l’élève ne fait-t-il pas l’expérience du début jusqu’à la fin ? Où est le mal si un élève casse un matériel par inattention quel que soit son prix ?

Mes collègues justifient leurs comportements par le manque de temps ou la protection du matériel ou l’indiscipline  des élèves ou l’encombrement des classes. Je les prie de laisser l’élève essayer et se tromper. Je vais d’ailleurs répondre gentiment et objectivement à leurs arguments, l’un après l’autre :
- Supposons que le programme soit long et que les enseignants aient réussi à l’achever dans  les délais préalablement déterminés. Ils l’ont achevé au profit de qui ? Au profit de l’inspecteur ? Est-ce que les élèves ont compris la moitié de ce programme ?  Quel est l’intérêt de bourrer le crâne des élèves ?
- Le matériel est fait pour être utilisé et on prévoit un budget de compensation chaque année. Est-ce que la protection du matériel est une raison suffisante pour empêcher nos enfants d’apprendre par essai et erreur ? Est-ce que le matériel de laboratoire est plus cher qu’un cerveau formé ? Je suppose que le matériel de laboratoire pourrait être remplacé par contre l’élève en difficulté pourrait coûter aux contribuables mille ordinateurs et mille microscopes.

En conclusion, « l’erreur est le moteur de la classe ». Elle active la conversation. La séance qui se déroule sans erreurs est une séance morte car les élèves n’y ont pas  participé et n’ont pas donné leurs points de vue. Ils ne peuvent donc pas apprendre, ni sciences, ni liberté, ni démocratie, ni civisme mais ils s’habituent à la résignation et à la soumission à l’autre.
Il ne faut pas oublier que la classe est le seul endroit où on félicite les fautifs par contre dans la vie active la faute d’un  médecin ou d’un ingénieur ou autre pourrait être sanctionnée par un licenciement. Dans les concours de recrutement aussi, on n’a pas le droit de faire des erreurs vu le surnombre de demandeurs d’emploi, 100 mille demandes pour 1500 postes de professeurs.
   Je termine toujours mes articles par poser une problématique : Comment peut-on changer le statut négatif de l’erreur?

Ma signature  
« Pour l`auteur, il ne s’agit pas de convaincre par des arguments ou des faits, mais, plus modestement, d’inviter à essayer autre chose » (Michel Fabre & Christian Orange, 1997).
« À un mauvais discours, on répond par un bon discours et non par la violence » (Le Monde Diplomatique).

Date de la première publication on line : Hammam-Chatt, jeudi 26 février 2015.




Suggestion scientifique non commerciale. Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar, Coordinateur Pédagogique Général de l’Ecole Montessori Internationale Tunisie - H-Lif

Suggestion scientifique non commerciale. Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar, Coordinateur Pédagogique Général de l’Ecole Montessori Internationale Tunisie - H-Lif
Bonjour, d`après ma première impression (Avertissement: le raisonnement scientifique nous ordonne de se méfier de la première impression, elle pourrait nous induire en erreur) et ma récente expérience dans l`Ecole Montessori Internationale Tunisie, je vous suggère d`acheter le matériel Montessori (si vous le trouverez sur le marché tunisien ou étranger) pour vos enfants et petits-enfants de moins de 6 ans et peut-être plus. A mon avis, il est très motivant et bénéfique pour l`éveil scientifiques de vos enfants.
NB: pour en savoir plus et pour vérifier la pertinence de mon conseil, lisez Maria Montessori (Sa principale devise de la bouche des enfants: "Aidez-moi à faire seul").
Date de la première publication on line: Hammam-Chatt, mercredi 25 février 2015.

J` ai publié plusieurs articles sur Montessori. Vous pouvez visiter la page de notre école "Ecole Montessori Internationale Tunise" et voici son lien:https://www.facebook.com/EcoleMontassoriInternationaleTunis…

La fraude dans les examens scolaires aux écoles publiques: Il me parait que l’élève n’est pas le premier et le seul responsable. Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar, Coordinateur Général Pédagogique de l’Ecole Montessori Internationale Tunisie - H-Lif

La fraude dans les examens scolaires aux écoles publiques: Il me parait que l’élève n’est pas le premier et le seul responsable. Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar, Coordinateur Général Pédagogique de l’Ecole Montessori Internationale Tunisie - H-Lif

Premièrement, faisons un bref rappel des mesures disciplinaires répressives appliquées actuellement en Tunisie : l’élève soupçonné de fraude est conduit devant le conseil de discipline du lycée, s’il est coupable, il est renvoyé du lycée de  4 à 15 jours et en cas de récidive, la punition  sera plus lourde : le renvoi définitif du lycée. L’élève a le droit de se défendre mais sans avoir recours à un avocat malgré le sévère jugement qu’il pourrait encourir.
Deuxièmement, essayons de donner à la fois un aperçu sur les causes objectives de la fraude et sur les alternatives scientifiques proposées :
1.     Les classes nombreuses : est-ce que c’est logique de mettre 40 élèves dans une salle conçue pour 20 et interdire à chacun de regarder la feuille de son compagnon de table ? Est-ce que à l’élève qu’incombe la responsabilité des classes nombreuses ?

2.     La façon de poser les questions : où est le mal si un élève prépare au préalable une  vraie « fausse copie » remplie de citations dans un examen de rédaction arabe ou remplie de formules dans un examen de mathématiques ou physique? Il vaut mieux évaluer l’élève sur la mobilisation de connaissances et non seulement sur leur mémorisation. La mémorisation est réhabilitée dans l’enseignement moderne mais elle ne doit pas accaparer tout l’apprentissage.


3.     Le contenu anachronique  des programmes : pourquoi impose-t-on à l’élève des programmes qui ne prennent pas en compte ses préoccupations ? Il serait plus correct pédagogiquement de demander l’avis des élèves avant de concevoir les programmes officiels.

4. Le béhaviorisme de Watson et Skinner : durant tout le cursus scolaire, l’élève apprend par stimulus et réponse et par sanction et récompense. On détermine son avenir à sa place et on le traite comme un rat dans un labyrinthe dont nous, seuls,  connaissons les issues. Notre  élève ne cesse de crier fort un slogan célèbre « votre marchandise vous est rendue ». Cette école béhavioriste a réussi à former des générations qui ne savent pas prendre d’initiatives.
Il serait préférable d’opter pour le socioconstructivisme de Montessori (« aidez moi à faire seul »), Piaget et Vygotsky qui aide à l’élève à apprendre tout seul surtout dans le monde de l’informatique où l’élève pourrait bien dépasser son professeur en connaissances dans certains domaines comme l’informatique. L’école socioconstructiviste formerait un apprenant capable de construire son savoir avec l’aide de ses pairs et l’accompagnement de son  éducateur. Le socioconstructivisme pourrait provoquer un changement conceptuel chez les éducateurs à propos de leur relation avec les élèves. L’élève n’est pas un vase vide qu’il suffit de remplir mais un individu qui réfléchit et peut avoir un point de vue  indépendant et différent de son maître.

5. La pédagogie par objectif : les concepteurs des programmes décident, les professeurs exécutent sans prendre en considération les conceptions des élèves sur un concept enseigné. Nous nous  interrogeons ici : Est-ce que c’est la leçon du concepteur du programme ou celle du professeur ou celle de l’élève ?
Il serait souhaitable d’appliquer la pédagogie du projet, le projet scientifique interdisciplinaire, choisi et exécuté par l’élève au sein d’une équipe. Cette équipe d’élèves  soutiendra à la fin de l’année son projet devant un jury et un public scolaire. De cette façon nous n’aurons plus besoin de surveiller l’élève, nous éradiquons la fraude à la  racine et nous formerons un citoyen sûr de lui-même et de ses coéquipiers.
Permettez-moi de vous décrire la scène que j’ai vécue dans un lycée à Nancy en France: J’ai assisté à une soutenance des élèves de 3ème science (un an avant le bac) : les élèves, sur la scène, défendent leur projet devant un jury en utilisant les nouvelles technologies. Croyez-moi, on dirait des doctorants qui soutiennent leur thèse. Ils ont travaillé pendant un an, en équipe, au laboratoire du lycée et chez eux. Ils ont cherché les connaissances dans les livres, les encyclopédies et Internet. Ensuite, ils ont mobilisé leurs connaissances pour essayer de trouver des solutions pertinentes à  un problème actuel comme  par exemple « l’effet des pluies acides sur les plantes ». Ils ont appris les abc de la recherche scientifique et le travail avec les autres.
En conclusion, les moyens scientifiques pour lutter contre la fraude existent mais les responsables et les enseignants ne voient que la punition  qu’ils font subir à l`élève, le maillon le plus faible d’une chaîne de coupables.


Ma signature  
« Pour l`auteur, il ne s’agit pas de convaincre par des arguments ou des faits, mais, plus modestement, d’inviter à essayer autre chose » (Michel Fabre & Christian Orange, 1997).

« À un mauvais discours, on répond par un bon discours et non par la violence » (Le Monde Diplomatique).

Date de la première publication on line : Hammam-Chatt, mercredi 25 février 2015.



lundi 23 février 2015

Dans l`éducation habituelle le maître est condamné à être un tyran ! Maria Montessori

Dans l`éducation habituelle le maître est condamné à être un tyran ! Maria Montessori

Bibliographie : Maria Montessori, l`esprit absorbant de l`enfant, Desclée de Brouwer, 1959 ; 2010 pour la présente édition, 241 pages.

Page 208, Maria Montessori : «Jadis, les maîtres avaient adopté le bâton pour atteindre leur but et, récemment encore, dans certaines nations, les maîtres déclaraient dans un esprit hautement civilisé : « Si nous devons renoncer au fouet, nous renonçons à éduquer. » C`est encore dans la bible, parmi les Proverbes de Salomon, que nous trouvons ce mot fameux que les parents qui ne se servent pas du bâton sont méchants, parce qu`ils condamnent leurs enfants à l`enfer ! La discipline s`appuie sur les menaces et sur la peur. Et c`est ainsi qu`on arrive à conclure qu`un enfant désobéissant est méchant, et qu`un enfant obéissant est sage.

A notre époque de théories de liberté, on est forcé de considérer que cette attitude condamne le maître à être un tyran. La seule différence, c`est que les tyrans, déjà un peu plus intelligents, associent un peu d`originalité et une certaine dose d`imagination à leur force de volonté, alors que les maîtres de l`ancien type n`avaient souvent que des illusions et des préjugés sur lesquels ils s`appuyaient par des règles irraisonnées. La différence entre le tyran et le maître, c`est que le premier se sert de moyens durs pour construire, le second se sert des mêmes moyens pour arriver à la faillite de son but. C`est une erreur fondamentale de croire que la volonté de l`enfant doit être détruite pour qu`il obéisse, c`est-a-dire accepte et exécute ce qu`un autre a décidé. Si nous appliquions ce raisonnement à l`éducation intellectuelle, cela reviendrait à dire qu`il est nécessaire de détruire l`intelligence de l`enfant pour lui enseigner notre culture.

Obtenir l`obéissance d`individus qui ont déjà développé leur volonté, mais qui ont librement décidé de suivre la nôtre, c`est différent : ce type d`obéissance est un hommage, une reconnaissance de la supériorité du maître et cela devrait être une grande satisfaction.
La volonté et l`obéissance sont connexes entre elles : la volonté est à la base, l`obéissance représente une seconde phase dans le processus du développement. Alors seulement, l`obéissance prend une signification supérieure à celle qu`imagine habituellement l`éducateur : elle peut être considérée comme une sublimation de la volonté individuelle.

L`obéissance alors peut être interprétée comme un phénomène de la vie, et considérée comme une caractéristique de la nature. Nous avons vu, en effet, le développement de l`obéissance chez nos enfants, comme une espèce d`évolution ; elle se révèle spontanément et comme par surprise ; elle représente le point d`arrivée d`un long parcours vers le perfectionnement.
Si l`âme humaine n`avait pas cette qualité, si les hommes n`acquéraient pas l`obéissance au long de leur évolution, la société ne pourrait pas exister. Il suffit d`un regard superficiel sur ce qui se passe dans notre monde pour voir de quelle façon les gens obéissent. C`est ainsi que d`énormes groupes d`hommes tombent dans un abîme de destruction : une obéissance sans contrôle, et qui porte des nations entières au désastre. Oh ! Non, ce n`est pas cette obéissance qui manque dans le monde. Mais l`obéissance, conséquence naturelle du développement de l`âme humaine, c`est évidemment celle-là qui manque, malheureusement ; c`est le contrôle de l`obéissance. »

Signature du Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar, Coordinateur Général Pédagogique de l’Ecole Montessori Internationale Tunisie - H-Lif : 
« Pour l`auteur  il ne s’agit pas de convaincre par des arguments ou des faits, mais, plus modestement, d’inviter à essayer autre chose » Michel Fabre & Christian Orange, 1997.
« À un mauvais discours, on répond par un bon discours et non par la violence » Le Monde Diplomatique.


Date de la première publication on line : Hammam-Chatt, mardi 24 février 2015.






dimanche 22 février 2015

هذا ما قلته في اجتماع الأولياء في مدرسة "مونتيسوري" الدولية بحمام الأنف. مواطن العالَم د. محمد كشكار، المنسّق البيداغوجي العام بالمدرسة

هذا ما قلته في اجتماع الأولياء في مدرسة "مونتيسوري" الدولية بحمام الأنف. مواطن العالَم د. محمد كشكار، المنسّق البيداغوجي العام بالمدرسة

المكان: قاعة المحاضرات بمدرسة "مونتيسوري" الدولية بحمام الأنف.
الزمان: السبت 21 فيفري 2015 من الساعة الحادية عشرة صباحا إلى غاية الواحدة بعد الزوال.
الحضور: 37 ولي (الأمهات أكثر بكثير من الآباء) و 8 أساتذة و المنسقة العامة سندس و المساعدة نورهان و مؤسس المدرسة و  قلبها النابض دوما و عقلها المدبّر و فيلسوفها "المونتيسوري" حتى النخاع السيد فريد.
الموضوع: الإنصات و الاستماع لأولياء المتعلمين بالمدرسة المرسمين بالسنة الأولى و الثانية تعليم أساسي و محاولة الإجابة على تساؤلاتهم.

خلال الاجتماع، تدخلتُ ثلاث مرّات متقطّعة:
في بداية الاجتماع، طلبَ مني السيد فريد تقديم نفسي فردّ الحضور: "نعرفُه من خلال كتاباته في الصفحة الفيسبوكية الرسمية المسمّاة "Ecole Montessori Internationale Tunisie". أسعدني جدا هذا الردّ لأنني أؤمن أن أفضل تقديم لمشتغل بالعلم مثلي هو أن يقدمك للناس إنتاجك العلمي حتى و لو كان إنتاجا متواضعا مثل إنتاجي.
1.    التدخل الأول حول تعلم الخط:
اشتكى بعض الأولياء من رداءة خط أبنائهم فحاولت التخفيف عنهم و تجنيبهم عقدة الإحساس بالذنب وقلت: ما سأقوله لكم لا ينقِص من أهمية مهارة الكتابة الواضحة و الجميلة عند القارئ إذ أمكن لكن أودّ منكم أن لا تولوا هذه الكفاءة أكثر مما تستحق حتى لا تحمِلوا همًّا مجانيا و تخلقوا عند أبناءكم عقدة نقص في غير محلها. و للتدليل على إمكانية وجاهة كلامي أسوق لكم مثالين اثنين: المثال الأول: العالِم الأمريكي العظيم من أصل ألماني ألبير أنشتاين كان مصابا بعسر القراءة (Dyslexique) و رديء الخط أيضا و هذا النقص لم يمنعه من التفوّق و الإبداع العلمي في مجال الفيزياء النظرية و الرياضيات. المثال الثاني: رداءة خطي أنا لم تمنعني من تتويج تعليمي الجامعي بالتحصل على شهادة الدكتورا بملاحظة مشرف جدا تحت إشراف مشترك بين جامعة كلود برنار بليون 1 بفرنسا و جامعة تونس و لم تعطلني عن تدريس علوم الحياة و الأرض لمدة 38 سنة بالمعاهد التونسية و الجزائرية و أستغل هذه المناسبة لتوجيه تحية شكر و امتنان لمخترع الحاسوب الذي خلّصني من عقدة الشعور بالنقص و أراحني منذ عام 1998 من استعمال القلم إلا لتعمير وصل في مركز البريد.

2.    التدخل الثاني حول دور الولي في مساعدة الأساتذة على تربية ابنه تربية "مونتيسورية" علمية:
"الأم مــدرسـة إذا أعــددتـهـــا أعـددت شعبا طيب الأعــراق" قالها منذ زمان شاعر النيل حافظ إبراهيم. أما أنا فأقول أن الأم هي أكبر مطبِّق للبيداغوجيا و الدليل أن بمساعدة عطفها و حبها و تفانيها و تحت إشرافها و توجيهاتها تعلمَ طفلها بنفسه اللغة بكل تفاصيلها و تعقيداتها، ينقصها فقط العلم (دون تعميم ظالم).  و أذكِّر أيضا أن المعنى الإغريقي الأصلي لكلمة بيداغوجيا هو العبد الذي يرافق ابن سيده إلى المدرسة و هذا ما تفعله الأم مع فارق مهم و هو أن الأم حرّة و ليست عبدة و هي تخدم نفسها و ابنها بكل حب و طواعية و تفان و لا تخدم سيدا متسلطا و إنما تخدم  ابنها حبيبها و سيدها و تاج رأسها.
أذكّر الأولياء الحاضرين أن "مونتيسوري" ليست نظرية و تطبيق طريقة بيداغوجية فقط، إنما هي أوسع و أشمل و أرحب، هي فلسفة و منهاج حياة، هي عقيدة و عِلم. لذلك أرى أن نجاحها مرتهن لمدى تحمسنا في الإلمام بمبادئها النظرية و السهر على تنفيذ توصياتها العملية. مَن المَنُوطِ بعهدته القيام بهذه المهمة الأنبل في الحياة: تربية الصغار؟ هم الصغار أنفسهم أولا و الأساتذة و جميع العاملين بالمدرسة من إداريين و مساعدين و عمّال ثانيا و الأولياء ثالثا خاصة أن الصغار يقضون معهم ثُلثَيْ أوقاتهم. يتوجب علينا كلنا إذن أن نكون "مونتيسورِيّين" حتى النخاع مثل مؤسس المدرسة. على الولي أن لا يستقيل من مسؤولية تربية ابنه و يتركها للأساتذة مهما كانت كفاءاتهم و مؤهلاتهم و عليه وجوبا أن يقرأ "مونتيسوري" حتى يعاضِدنا و يساعِدنا على تربية ابنه تربية "مونتيسورية" علمية.

3.    التدخل الثالث حول ما يستطيع الولي فعله لإعانة ابنه على التركيز:
على الولي المجتهد أن يشتري كتاب لــ"مونتيسوري" يحتوي على تمارين تساعد الصغير على تملّك كفاءة التركيز و يطلب من ابنه تطبيق ما جاء فيه في المنزل. و على سبيل التوضيح أقترح عليكم تمرينا منزليا بسيطا: في نطاق التعاون مع الأساتذة زرت بعضهم و حضرت حصة رياضيات بالعربية مع السنة الثالثة أساسي. كان الدرس يتمحور حول عملية الضرب و تطبيقها على جدول الوحدات النقدية. بعد الدرس عرضت على المدرس طريقةً على ثلاث مراحل - تبدو لي مُثلى - لتدريس هذا المحور و هي التالية: مرحلة أولى: البدء بالمحسوس يعني التعامل مع النقود الورقية المزيفة ولِمَ لا النقود الحقيقية. المرحلة الثانية: تدعيم المكتسب لدى المتعلم بإنجاز تمرين تفاعلي على السبورة الرقمية (لقد شرعت المدرسة في تجهيز كل قاعات الدروس بسبورات رقمية). المرحلة الثالثة: يقوم الولي في المنزل بتمرين ابنه على التركيز و ذلك بإعادة نفس التمارين أو تمارين مشابهة بنقود حقيقية أو تنظم المدرسة "خَرجَة" للتلاميذ نحو فضاء تجاري قريب و مدِّهم بنقود حقيقية و تكليفهم بالقيام بمشتريات صغيرة تطبيقا لمبدأ "مونتيسوري" أساسي يتلخص في: "ساعدني أن أفعل بنفسي" (Aidez moi à faire seul). الفكرة أعجبت الأستاذ و المنسقة العامة و إن شاء الله سوف يتم تطبيقها في مدرستنا و كلنا "عبيد" لكن أحرار في خدمة "أسيادنا" و أحبابنا صغارنا المتعلمين.

إمضائي:
لا أقصد فرض رأيي عليكم بالأمثلة و البراهين بل أدعوكم بكل تواضع إلى تجريب وجهة نظر أخرى، و على كل مقال قد يبدو لكم ناقصا أو سيئا نرد بمقال كامل أو جيد، لا بالعنف اللفظي.

تاريخ أول نشر على النت: حمام الشط، الأحد 22  فيفري 2015.




samedi 21 février 2015

Miracle : Un corps acéphale survivait et se développait depuis des milliers d`années ! Maria Montessori commenté par Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar, Coordinateur Général Pédagogique de l’Ecole Montessori Internationale Tunisie - H-Lif

Miracle : Un corps acéphale survivait et se développait depuis des milliers d`années ! Maria Montessori commenté par Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar, Coordinateur Général Pédagogique de l’Ecole Montessori Internationale Tunisie - H-Lif

Maria Montessori, l`esprit absorbant, 1959 : « Il manque encore à la société ce qui devrait correspondre aux cellules spécialisées du système nerveux. Nous pourrions presque conclure à l`état chaotique du monde d`aujourd`hui ; alors qu`il devrait connaître l`équivalent de cet organe directeur du corps humain, celui-ci ne s`est pas encore développé dans la société. Par la carence de cette fonction spéciale, il n`y a rien qui agisse sur le corps social, pour guider l`ensemble harmonieusement. Dans les formes les plus évoluées de notre civilisation, chacun peut, par les élections, se choisir un guide. Transportons cela sur le plan de l`embryologie : nous arrivons à l`absurdité. Si en effet chaque cellule doit être spécialisée, celle qui dirige les fonctions pour toutes doit l`être bien davantage. Le travail directeur est le devoir le plus difficile, et il exige une spécialisation plus que tout autre. Il ne s`agit pas d`être élu, mais d`être adapté à un certain travail. Celui qui a pour tâche de diriger les autres doit s`être transformé lui-même : on ne peut être ni chef ni guide quand on n`est pas imbu de son devoir. »

Commentaire de Mohamed Kochkar : « Un corps humain acéphale (partiellement sans cerveau) : En général, il est mort-né ou vit quelques heures ou quelques jours. Et pourtant notre corps social mondial, qui n`a pas de cerveau, survivait depuis des milliers d`années malgré ce handicap majeur. Malheureusement pour nous, les humains, ce corps se développait en désharmonie traumatisante (guerre après guerre et entre les deux guerres une guerre supplémentaire). »

Ma signature 
« Pour l`auteur, il ne s’agit pas de convaincre par des arguments ou des faits, mais, plus modestement, d’inviter à essayer autre chose » (Michel Fabre & Christian Orange, 1997).
« À un mauvais discours, on répond par un bon discours et non par la violence » (Le Monde Diplomatique).

Date de la première publication on line : Hammam-Chatt, samedi 21 février 2015.




vendredi 20 février 2015

Rendez à Montessori ce qui appartient à Montessori ! Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar, Coordinateur Général Pédagogique de l’Ecole Montessori Internationale Tunisie - H-Lif

Rendez à Montessori  ce qui appartient à Montessori ! Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar, Coordinateur Général Pédagogique de l’Ecole Montessori Internationale Tunisie - H-Lif

SVP, ayez l`amabilité de répondre à ma curiosité suivante. Message facebook envoyé par moi-même,  le dimanche 15 février 2015 à mes chers professeurs et chers collègues :
-        Pierre Clément, mon ancien directeur de thèse et ancien professeur de didactique de la biologie à l`UCBL1.
-        André Giordan, mon ancien professeur et directeur du Laboratoire de Didactique et Épistémologie des Sciences (LDES),
à Genève (il a remplacé Piaget dans ce poste).
-        Lassaad Mouelhi, mon ancien camarade de recherches et directeur du département des sciences de l'Education à l'ISEFC, Université de Tunis.
-        Saida Aroua, mon ancienne camarade de recherches et Maître Assistant à la faculté des sciences de Tunis.

Pourquoi, au cours de notre formation didactique qui a duré 8 ans (3 ans DEA et 5 ans Doctorat, de 1999 à 2007 sous la cotutelle de l`Université de Tunis et l`UCBL1), nos professeurs tunisiens et français n`ont jamais mentionné, même pas une seule fois - du moins à ma connaissance - le nom de la pédagogue italienne Maria Montessori ?

Pourtant elle était une pionnière du socioconstructivisme de Piaget, des néopiagétiens et de Vygotsky1 (la ZPD : la Zone Proximale de Développement). En plus, ses écrits (l`esprit absorbant de l`enfant, 1959) renferme des idées intéressantes sur « la fin du tout génétique » et  sur la théorie de l`épigenèse cérébrale2. Elle a aussi essayé de répondre à la problématique ancienne qui date de l`antiquité : « Enseigner des valeurs ou des connaissances ? »3. Une quatrième innovation pédagogique montessorienne que j` ai oublié de mentionner dans mon message déjà envoyé aux destinataires cités ci-dessus et qui consiste à décloisonner les niveaux et les disciplines enseignées (l`interdisciplinarité)4.

Une seule réponse m`est parvenue  jusqu` à  la date de publication on line de ce message (vendredi 20 février 2015) :
Le 15 février 2015 19:07, André Giordan <andre.giordan@unige.ch> a écrit:
Cher Collègue,
Dans ma présentation je cite parfois Montessori…
ci-joint une de mes diapos… en haut à droite
Mais si vous vous intéressez au socioconstructivisme, il vous faut regarder avant Binet, Cramusel et surtout Claparède…
Eventuellement Dewey…
Aujourd’hui, il vous faut dépasser les constructivistes. On ne peut construire si on ne déconstruit pas… Et l’obstacle principal est à ce niveau.
De même, tout n’est pas cognitif dans l'apprendre, il faut travailler sur les 5 dimensions de la personne.
Bonne soirée
qq pistes
http://www.andregiordan.com/articles/apprendre/apprendre.html
Très cordialement
André Giordan, Professeur
Laboratoire de Didactique et Epistémologie des Sciences,
Université de Genève
Courrier électronique <andre.giordan@unige.ch>
Site personnel : http://www.andregiordan.com/
Site Web LDES: http://www.ldes.unige.ch

Ma signature 
« Pour l`auteur, il ne s’agit pas de convaincre par des arguments ou des faits, mais, plus modestement, d’inviter à essayer autre chose » (Michel Fabre & Christian Orange, 1997).
« À un mauvais discours, on répond par un bon discours et non par la violence » (Le Monde Diplomatique).

Date de la première publication on line : Hammam-Chatt, vendredi 20 février 2015.



Notes de bas de page :
1ère note de bas de page :
Page 183 : Maria Montessori : « Nos écoles ont démontré que les enfants d`âges différents s`aidaient les uns les autres ; les petits voient ce que font les aînés, et demandent des explications que les plus grands leur donnent volontiers. C`est un véritable enseignement, parce que la mentalité des enfants de cinq ans est si proche de celle des enfants de trois ans que le plus petit comprend facilement, grâce à l`aîné, ce que nous nous saurions lui expliquer aussi bien. Il y a entre eux une harmonie et une communication comme il est rare d`en voir entre adultes et petits enfants. ». Bibliographie : Maria Montessori, l`esprit absorbant de l`enfant, Desclée de Brouwer, 1959 ; 2010 pour la présente édition, 241 pages.

2       ème note de bas de page :
Comparaison de deux concepts biologiques : « l’épigenèse » chez Henri Atlan, 1999 ; et « la maturation » chez Maria Montessori, 1959. Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar
Maria Montessori : « Maturation », c’est plus que « la somme exacte des effets du gène opérant en un cycle limité en soi » (Kochkar : En épigenèse, c`est « La fin du tout génétique », Henri Atlan, 1999). Outre les effets du gène, le milieu sur lequel ils agissent a, lui aussi, une part dominante dans la détermination de la maturation. En ce qui concerne les fonctions psychiques, la maturation ne peut s’effectuer que grâce à des expériences dans le milieu ; ces expériences varient selon les différentes phases de développement ; l’horme (ce terme qui peut être comparé à « l’élan vital » de Bergson et à la « libido » de Freud.) change de structure pendant le processus de croissance, et se manifeste dans l’individu avec un intérêt particulier pour certaines activités répétées sans utilité apparente ; mais, de ces activités répétées, se révèle brusquement une fonction nouvelle, de façon explosive (Kochkar : En épigenèse, c’est l’interaction entre les facteurs innés et les facteurs acquis qui fait émerger un caractère nouveau non préétabli, c’est à dire 100% proviennent du gène et 100% proviennent du milieu environnant. Le débat entre l’inné et l’acquis est un débat dépassé, Albert Jacquard.).

Ainsi, le modèle pour cette fonction a été construit par une maturation qui n’a pas été visible de l’extérieur (Kochkar : En épigenèse, c’est au niveau microscopique sur le cortex cérébral qu’on pourrait le voir par imagerie médicale où les réseaux neuronaux se configurent selon les expériences vécues.), parce que ces activités répétées ne semblaient avoir aucune relation directe avec la fonction à laquelle elle a donné naissance ; mais dès que la fonction commence, ces activités sont abandonnées, l’intérêt conscient de l’enfant passant à d’autres activités qui prépareront un autre mécanisme (Kochkar : dans l’épigenèse, c’est le tour à d’autres réseaux neuronaux de se configurer). Si l`enfant est tenu éloigné de la possibilité de ces exigences au moment où la nature les lui destine, la sensibilité spéciale qui les stimule s`évanouira ; son développement, comme sa maturation, en seront troubles.

Si nous considérons la définition la plus large de maturation apportée dans un récent texte de psychologie : « la maturation consiste en changements structuraux qui sont en grande partie héréditaires, c`est-à-dire qui ont leur origine dans les chromosomes de l`œuf fécondé, mais qui sont aussi, en partie, le produit d`une activité d`échanges de l`organisme et de son milieu » (Kochkar: c`est le principe même de l`épigenèse mais sans partition) - et si nous interprétons ce texte d`après nos constatations personnelles, nous pouvons dire que nous sommes nés avec un stimulant vital (horme) déjà organisé dans la structure générale de l`esprit absorbant, et que sa spécialisation et sa différenciation sont annoncées dans les nébuleuses.
Cette structure change pendant l`enfance selon la direction de ce que nous avons appelé, d`après le terme de Hugo Vries, les périodes sensibles. Ces structures qui guident la croissance et le développement psychique, c`est-a-dire l`esprit absorbant, les nébuleuses et les périodes sensibles avec leurs mécanismes, sont héréditaires et caractéristiques de l`espèce humaine. Mais leur réalisation ne peut s`accomplir qu`a travers une libre activité dans le milieu.

(…) Si l`on considère que la destinée de l`homme n`est pas préétablie et que, pour l`enfant, il n`est pas question de réveil, mais de véritable création psychique, on comprendra combien le rôle du milieu est plus important encore pour le fils de l`homme. Sa valeur et son importance sont immenses, mais aussi les dangers qu`il peut présenter. D`où la grande attention que l`on doit porter au milieu qui entoure le nouveau-né, afin de lui en faciliter l`absorption, et pour qu`il ne développe pas des attitudes de régression, mais se sente, au contraire, attiré par le monde où il vient d`entrer. Le progrès, la croissance et le développement du petit en dépendent, puisqu`ils sont en relation directe avec l`attraction que peut offrir le milieu.

(…) Le mécanisme du mouvement est donc très compliqué et très raffiné. Chez l`homme, il n`est pas préétabli avant la naissance, il doit être construit et perfectionné grâce aux expériences pratiques. »

3 ème note de bas de page :
Notre école tunisienne publique et privée a réussi à enseigner à nos enfants des connaissances sans valeurs ! Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar, Coordinateur Général Pédagogique de l’Ecole Montessori Internationale Tunisie - H-Lif

Notre école tunisienne publique et privée (excepté à ma connaissance  l`Ecole Montessori Internationale) a inculqué à nos enfants durant un demi-siècle des valeurs antisociales et détruit chez eux les valeurs positives acquises spontanément dans leurs milieux naturels respectifs avant l`âge de 6 ans:
1.     L`école tunisienne publique et privée a détruit l`osmose mentale naturelle  qui existait chez les enfants de moins de six ans : Un enfant de cinq ans est capable de faire comprendre quantité de choses à un enfant de trois ans. Elle l`a remplacée par l`autorité pesante et non collaboratrice des maîtres.

2.     L`école tunisienne publique et privée a éveillé chez les enfants de plus de six ans l`envie qui n`existait pas  avant six ans : « Celui-ci a le premier prix, et cet autre a un zéro. ».

3.     L`école tunisienne publique et privée a freiné l`élan de solidarité chez les enfants et a mis fin à l`esprit d`initiative personnelle que peut entreprendre chacun d`entre eux : Montessori, 2010, p. 184, a écrit : «les maîtres ne permettent pas aux plus intelligents d`enseigner aux plus faibles et obligent les premiers à se borner à répondre quand les seconds ne savent pas. (…) On craint que l`enfant de cinq ans, occupé à enseigner, ne puisse pas apprendre à son tour ; mais tout d`abord, il n`enseigne pas tout le temps ; sa liberté est respectée ; ensuite, il perfectionne, en enseignant, ce qu`il sait déjà : il lui faut analyser et remanier son petit patrimoine de science pour le passer aux autres ; il voit ainsi les choses avec plus de clarté, et il est récompensé par l`échange. »

4.     L`école tunisienne publique et privée a développé chez les enfants des  sentiments déprimants et antisociaux  à la place des sentiments de fraternité, d`amour et d`admiration déjà existants: dans la classe, l`enfant intelligent devient alors vaniteux ; il acquiert un sentiment de supériorité sur les autres :
Montessori, 2010, p. 196, a écrit : «Si, pendant toute la période de l`éducation, la rivalité, l`émulation, l`ambition ont été encouragées, comment attendre que des gens qui ont grandi dans cette atmosphère soient “bons” a vingt ou trente ans, seulement parce que quelqu`un leur a prêché la bonté ? Moi, je dis que c`est impossible, puisqu`aucune préparation n`a été faite à la vie spirituelle »
Ça pourrait alors être possible dans une école Montessori, où l`enfant de cinq ans se sent un protecteur pour son camarade plus jeune. Essayez s`il vous plaît d`imaginer combien cette atmosphère montessorienne d`affection et d`admiration augmenterait si elle a été encouragée, amplifiée et approfondie par notre école primaire : la classe deviendrait un groupe cimenté par l`affection. Les enfants finiraient par connaître leurs caractères réciproques et s`apprécieraient mutuellement. Les qualités sociales positives chez les enfants ne peuvent se construire que dans un milieu Montessori où règne liberté, fraternité et solidarité. Une ambiance où les relations entre éducateurs et apprenants sont régies par le respect et la reconnaissance réciproques.

5.     L`école tunisienne publique et privée a cloisonné les niveaux et les disciplines enseignées : le niveau 1 est rigidement séparé du niveau 2, les disciplines scientifiques sont séparées des disciplines littéraires, de sorte que les écoliers de sept ans ne peuvent pas aller chercher des suggestions dans la classe des huit ans et les apprenants scientifiques du lycée n`ont pas la possibilité de fréquenter en classe leurs pairs littéraires. Par contre, dans une école Montessori internationale, les cloisons ne sont que des demi-cloisons, et il est toujours facile d`accéder d`un niveau à l`autre, si bien que les petits écoliers sont libres d`aller en avant ou de faire un retour en arrière et les lycéens littéraires libres d`assister aux expériences dans les laboratoires de leurs camarades scientifiques.

6.     L`école tunisienne publique et privée n`encourage pas le travail en équipe entre les apprenants voire elle en est hostile : Elle isole les enfants de la même classe dans des tables monoplaces, ne leur permet pas de travailler en groupe sur un projet commun et leur interdit même de s`entraider en cours. Elle n`a laissé le choix aux apprenants qu`entre égoïsme ou voyeurisme et finit parfois par renvoyer injustement et définitivement un récidiviste de fraude sans s`attarder sur les causes réelles de ce phénomène scolaire international.
Montessori, 2010, p. 196, a écrit : « A l`école, il n`est pas permis de copier et l`on considère comme une faute d`aider un camarade plus faible ; l`écolier qui aide son camarade en détresse est considère comme coupable au même titre que celui qui accepte cette aide ; ce n`est pas ainsi que se forme l`union ; c`est imposer là un principe de morale qui abaisse le niveau normal. »

7.     L`école tunisienne publique et privée a instauré un système d`évaluation traumatisant pour l`élève : les apprenants sont condamnés à vivre sous l`épée de Damoclès durant toute leur vie scolaire. De plus les enseignants-évaluateurs sont investis d`un pouvoir sans en avoir les compétences nécessaires : ils n`ont jamais étudié à la faculté les sciences de l`évaluation.

8.     L`école tunisienne publique et privée a banalisé le mépris des enfants faibles ou en difficulté par les enseignants: « âne, stupide, sot, bougre, vilain, sale, méchant, paresseux, bête, dingue, etc. ». En général, les éducateurs sont recrutés et payés justement pour aider les élèves faibles ou en difficulté et non pour les insulter, offenser, humilier, avilir, briser ou mépriser. 
Montessori, 2010, p. 206, a écrit : «La volonté peut être brisée en un moment : son développement est un processus lent, qui se déroule à travers une activité continue en relation avec le milieu. La dévastation d`une usine peut survenir en quelques secondes par un bombardement ou par un tremblement de terre ; mais combien difficile en est la construction ! »
Jean-Jacques Rousseau a dit : « Donnez à l`enfant le désir d`apprendre et toute méthode sera bonne. » (L`Émile, 1792).

Conclusion
L`école tunisienne publique et privée est satisfaite de ses résultats médiocres car elle se contente de peu. Elle s`est donnée pour but d`enseigner des connaissances. L`école Montessori est beaucoup plus ambitieuse, elle enseigne des connaissances et des valeurs, elle construit l`enfant d`aujourd`hui et l`homme de demain. 

NB : Article largement inspiré de Maria Montessori, l`esprit absorbant de l`enfant, Desclée de Brouwer, 1959 ; 2010 pour la présente édition, 241 pages.

4ème note de bas de page :
Montessori, l`esprit absorbant, 1959, p. 184 : « La classe des enfants de trois a six ans n`est pas rigidement séparée de celle des enfants de six a neuf ans, de sorte que ceux de six ans peuvent aller chercher des suggestions dans la classe suivante. Nos cloisons ne sont que des demi-cloisons, et il est toujours facile d`accéder d`une classe a l`autre, si bien que les petits écoliers sont libres d`aller en avant ou de faire un retour en arrière. »