Dans l`éducation habituelle
le maître est condamné à être un
tyran ! Maria Montessori
Bibliographie : Maria
Montessori, l`esprit absorbant de l`enfant, Desclée de Brouwer, 1959 ;
2010 pour la présente édition, 241 pages.
Page 208, Maria
Montessori : «Jadis, les maîtres avaient
adopté le bâton pour atteindre leur but et, récemment encore, dans certaines
nations, les maîtres déclaraient dans un esprit hautement civilisé :
« Si nous devons renoncer au fouet, nous renonçons à éduquer. » C`est
encore dans la bible, parmi les Proverbes de Salomon, que nous trouvons ce mot
fameux que les parents qui ne se servent pas du bâton sont méchants, parce
qu`ils condamnent leurs enfants à l`enfer ! La discipline s`appuie
sur les menaces et sur la peur. Et c`est ainsi qu`on arrive à conclure qu`un
enfant désobéissant est méchant, et qu`un enfant obéissant est sage.
A notre époque de théories
de liberté, on est forcé de considérer que cette attitude condamne le maître à
être un tyran. La seule différence, c`est que les tyrans, déjà un peu plus
intelligents, associent un peu d`originalité et une certaine dose d`imagination
à leur force de volonté, alors que les maîtres de l`ancien type
n`avaient souvent que des illusions et des préjugés sur lesquels ils s`appuyaient
par des règles irraisonnées. La différence entre le tyran et le maître, c`est
que le premier se sert de moyens durs pour construire, le second se sert des mêmes
moyens pour arriver à la faillite de son but. C`est une erreur fondamentale
de croire que la volonté de l`enfant doit être détruite pour qu`il obéisse,
c`est-a-dire accepte et exécute ce qu`un autre a décidé. Si nous appliquions ce
raisonnement à l`éducation intellectuelle, cela reviendrait à dire
qu`il est nécessaire de détruire l`intelligence de l`enfant pour lui enseigner
notre culture.
Obtenir l`obéissance
d`individus qui ont déjà développé leur volonté, mais qui ont librement décidé
de suivre la nôtre, c`est différent : ce type d`obéissance est un hommage,
une reconnaissance de la supériorité du maître et cela devrait être une grande
satisfaction.
La volonté et l`obéissance
sont connexes entre elles : la volonté est à la base, l`obéissance représente
une seconde phase dans le processus du développement. Alors seulement, l`obéissance
prend une signification supérieure à celle qu`imagine habituellement l`éducateur :
elle peut être considérée comme une sublimation de la volonté individuelle.
L`obéissance alors peut
être interprétée comme un phénomène de la vie, et considérée comme une caractéristique
de la nature. Nous avons vu, en effet, le développement de l`obéissance chez
nos enfants, comme une espèce d`évolution ; elle se révèle spontanément et
comme par surprise ; elle représente le point d`arrivée d`un long parcours
vers le perfectionnement.
Si l`âme humaine
n`avait pas cette qualité, si les hommes n`acquéraient pas l`obéissance au long
de leur évolution, la société ne pourrait pas exister. Il suffit d`un regard
superficiel sur ce qui se passe dans notre monde pour voir de quelle façon les
gens obéissent. C`est ainsi que d`énormes groupes d`hommes tombent dans un abîme
de destruction : une obéissance sans contrôle, et qui porte des nations
entières au désastre. Oh ! Non, ce n`est pas cette obéissance qui manque
dans le monde. Mais l`obéissance, conséquence naturelle du développement de l`âme
humaine, c`est évidemment celle-là qui manque, malheureusement ; c`est le
contrôle de l`obéissance. »
Signature du Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar, Coordinateur Général
Pédagogique de l’Ecole Montessori Internationale Tunisie - H-Lif :
« Pour
l`auteur il ne s’agit pas de convaincre par des arguments ou des faits,
mais, plus modestement, d’inviter à essayer autre chose » Michel Fabre
& Christian Orange, 1997.
« À un mauvais discours, on
répond par un bon discours et non par la violence » Le Monde Diplomatique.
Date de la première
publication on line : Hammam-Chatt, mardi 24
février 2015.
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