Un
enfant de cinq ans est capable, mieux que son éducateur, de faire comprendre
quantité de choses à un enfant de trois ans. Maria
Montessori
Bibliographie : Maria
Montessori, l`esprit absorbant de l`enfant, Desclée de Brouwer, 1959 ; Paris
2010 pour la présente édition, 241 pages.
Page 184 : Maria
Montessori : « les maîtres sont incapables de
faire comprendre à un enfant de trois
ans quantité de choses que celui de cinq ans lui fait très bien entendre :
il existe entre eux une osmose mentale naturelle. En outre, un enfant de trois
sera intéressé par ce que fait celui de cinq, du fait qu`il s`agit de ce qui
n`est pas très éloigné de ses possibilités (Kochkar : cela équivaut à mon
avis à la ZPD, Zone Proximale de Développement chez Vygotsky). Les plus grands
deviennent des héros et des maîtres, et les petits sont leurs
admirateurs : ils regardent les grands pour avoir une inspiration, et puis
ils travaillent pour leur propre compte. Dans les écoles ou les enfants ont le même
âge, les plus intelligents pourraient aussi bien enseigner aux autres ;
mais d`habitude, la maîtresse ne le permet pas ; ils se bornent à répondre
quand les autres ne savent pas, et souvent éveillent l`envie. Or, chez les
petits enfants, l`envie n`existe pas ; ils ne sont pas humiliés du fait
que les grands savent ce qu`ils ne savent pas encore, parce qu`ils sentent bien
que ce sera leur tour quand ils seront plus grands. Il y a amour et
admiration : une véritable fraternité. Dans les écoles, l`unique façon d`élever
le niveau de la classe, c`est l`émulation ; mais cette émulation se
transforme souvent en envie, voire en haine et en humiliation, sentiments déprimants
et antisociaux. L`enfant intelligent devient alors vaniteux ; il acquiert
un sentiment de supériorité sur les autres, alors que chez nous, celui de cinq
ans se sent un protecteur pour son camarade plus jeune. Il est difficile
d`imaginer combien cette atmosphère d`affection et d`admiration augmente et
s`approfondit : la classe devient un groupe cimenté par l`affection. Les
enfants finissent par connaitre leurs caractères réciproques ; ils s`apprécient
mutuellement. Auparavant, on ne savait que répéter : « Celui-ci a le
premier prix, et cet autre a un zéro. » la fraternité ne peut pas se développer
ainsi ; et pourtant, c`est l`âge auquel se construisent les qualités
sociales ou antisociales, selon le milieu ; c`est la le point de départ.
On craint que l`enfant
de cinq ans, occupé à enseigner, ne puisse pas apprendre a son tour ; mais
tout d`abord, il n`enseigne pas tout le temps, ensuite, il perfectionne, en
enseignant, ce qu`il sait déjà : il lui faut analyser et remanier son
petit patrimoine de science pour le passer aux autres ; il voit ainsi les
choses avec plus de clarté, et il est récompense par l`échange.
La classe des enfants de
trois a six ans n`est pas rigidement séparée de celle des enfants de six a neuf
ans, de sorte que ceux de six ans peuvent aller chercher des suggestions dans
la classe suivante. Nos cloisons ne sont que des demi-cloisons, et il est
toujours facile d`accéder d`une classe a l`autre, si bien que les petits écoliers
sont libres d`aller en avant ou de faire un retour en arrière. »
Ma
signature
« Pour l`auteur,
il ne s’agit pas de convaincre par des arguments ou des faits, mais, plus
modestement, d’inviter à essayer autre chose » (Michel Fabre &
Christian Orange, 1997).
« À un mauvais discours, on répond par un bon
discours et non par la violence » (Le Monde Diplomatique).
Date
de la première publication on line :
Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar, Coordinateur Général Pédagogique de l’Ecole Montessori
Internationale Tunisie - H-Lif, Hammam-Chatt, mercredi 18 février 2015.
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