mardi 17 février 2015

Un enfant de cinq ans est capable, mieux que son éducateur, de faire comprendre quantité de choses à un enfant de trois ans. Maria Montessori

Un enfant de cinq ans est capable, mieux que son éducateur, de faire comprendre quantité de choses à un enfant de trois ans. Maria Montessori

Bibliographie : Maria Montessori, l`esprit absorbant de l`enfant, Desclée de Brouwer, 1959 ; Paris 2010 pour la présente édition, 241 pages.

Page 184 : Maria Montessori : « les maîtres sont incapables de faire comprendre à un enfant de trois ans quantité de choses que celui de cinq ans lui fait très bien entendre : il existe entre eux une osmose mentale naturelle. En outre, un enfant de trois sera intéressé par ce que fait celui de cinq, du fait qu`il s`agit de ce qui n`est pas très éloigné de ses possibilités (Kochkar : cela équivaut à mon avis à la ZPD, Zone Proximale de Développement chez Vygotsky). Les plus grands deviennent des héros et des maîtres, et les petits sont leurs admirateurs : ils regardent les grands pour avoir une inspiration, et puis ils travaillent pour leur propre compte. Dans les écoles ou les enfants ont le même âge, les plus intelligents pourraient aussi bien enseigner aux autres ; mais d`habitude, la maîtresse ne le permet pas ; ils se bornent à répondre quand les autres ne savent pas, et souvent éveillent l`envie. Or, chez les petits enfants, l`envie n`existe pas ; ils ne sont pas humiliés du fait que les grands savent ce qu`ils ne savent pas encore, parce qu`ils sentent bien que ce sera leur tour quand ils seront plus grands. Il y a amour et admiration : une véritable fraternité. Dans les écoles, l`unique façon d`élever le niveau de la classe, c`est l`émulation ; mais cette émulation se transforme souvent en envie, voire en haine et en humiliation, sentiments déprimants et antisociaux. L`enfant intelligent devient alors vaniteux ; il acquiert un sentiment de supériorité sur les autres, alors que chez nous, celui de cinq ans se sent un protecteur pour son camarade plus jeune. Il est difficile d`imaginer combien cette atmosphère d`affection et d`admiration augmente et s`approfondit : la classe devient un groupe cimenté par l`affection. Les enfants finissent par connaitre leurs caractères réciproques ; ils s`apprécient mutuellement. Auparavant, on ne savait que répéter : « Celui-ci a le premier prix, et cet autre a un zéro. » la fraternité ne peut pas se développer ainsi ; et pourtant, c`est l`âge auquel se construisent les qualités sociales ou antisociales, selon le milieu ; c`est la le point de départ.

On craint que l`enfant de cinq ans, occupé à enseigner, ne puisse pas apprendre a son tour ; mais tout d`abord, il n`enseigne pas tout le temps, ensuite, il perfectionne, en enseignant, ce qu`il sait déjà : il lui faut analyser et remanier son petit patrimoine de science pour le passer aux autres ; il voit ainsi les choses avec plus de clarté, et il est récompense par l`échange.

La classe des enfants de trois a six ans n`est pas rigidement séparée de celle des enfants de six a neuf ans, de sorte que ceux de six ans peuvent aller chercher des suggestions dans la classe suivante. Nos cloisons ne sont que des demi-cloisons, et il est toujours facile d`accéder d`une classe a l`autre, si bien que les petits écoliers sont libres d`aller en avant ou de faire un retour en arrière. »

Ma signature  
« Pour l`auteur, il ne s’agit pas de convaincre par des arguments ou des faits, mais, plus modestement, d’inviter à essayer autre chose » (Michel Fabre & Christian Orange, 1997).
« À un mauvais discours, on répond par un bon discours et non par la violence » (Le Monde Diplomatique).

Date de la première publication on line : Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar, Coordinateur Général Pédagogique de l’Ecole Montessori Internationale Tunisie - H-Lif, Hammam-Chatt, mercredi 18 février 2015.



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