Notre école tunisienne publique
et privée a réussi à enseigner à nos enfants des connaissances sans valeurs ! Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar, Coordinateur Général Pédagogique de l’Ecole
Montessori Internationale Tunisie - H-Lif
Notre école tunisienne publique
et privée (excepté à ma connaissance l`Ecole Montessori Internationale) a inculqué
à nos enfants durant un demi-siècle des valeurs antisociales et détruit chez
eux les valeurs positives acquises spontanément dans leurs milieux naturels
respectifs avant l`âge de 6 ans:
1. L`école tunisienne publique et privée a détruit
l`osmose mentale naturelle qui existait
chez les enfants de moins de six ans : Un enfant de
cinq ans est capable de faire comprendre quantité de choses à un enfant de trois
ans. Elle l`a remplacée par l`autorité pesante et non collaboratrice des
maîtres.
2. L`école tunisienne publique et privée a éveillé chez
les enfants de plus de six ans l`envie qui n`existait pas avant six
ans : « Celui-ci a le premier prix, et cet autre a
un zéro. ».
3. L`école tunisienne publique et privée a freiné
l`élan de solidarité chez les enfants et a mis fin à l`esprit d`initiative
personnelle que peut entreprendre chacun d`entre eux : Montessori,
2010, p. 184, a écrit : «les maîtres ne permettent pas aux plus
intelligents d`enseigner aux plus faibles et obligent les premiers à se borner
à répondre quand les seconds ne savent pas. (…) On craint que l`enfant de cinq
ans, occupé à enseigner, ne puisse pas apprendre à son tour ; mais tout
d`abord, il n`enseigne pas tout le temps ; sa liberté est respectée ;
ensuite, il perfectionne, en enseignant, ce qu`il sait déjà : il lui faut
analyser et remanier son petit patrimoine de science pour le passer aux
autres ; il voit ainsi les choses avec plus de clarté, et il est récompensé
par l`échange. »
4. L`école tunisienne publique et privée a développé
chez les enfants des sentiments
déprimants et antisociaux à la place des
sentiments de fraternité, d`amour et d`admiration déjà existants: dans
la classe, l`enfant intelligent devient alors vaniteux ; il acquiert un
sentiment de supériorité sur les autres :
Montessori,
2010, p. 196, a écrit : «Si, pendant toute la période de l`éducation, la
rivalité, l`émulation, l`ambition ont été encouragées, comment attendre que des
gens qui ont grandi dans cette atmosphère soient “bons” a vingt ou trente ans,
seulement parce que quelqu`un leur a prêché la bonté ? Moi, je dis que
c`est impossible, puisqu`aucune préparation n`a été faite à la vie
spirituelle »
Ça
pourrait alors être possible dans une école Montessori, où l`enfant de cinq ans
se sent un protecteur pour son camarade plus jeune. Essayez s`il vous plaît d`imaginer
combien cette atmosphère montessorienne d`affection et d`admiration augmenterait
si elle a été encouragée, amplifiée et approfondie par notre école primaire :
la classe deviendrait un groupe cimenté par l`affection. Les enfants finiraient
par connaître leurs caractères réciproques et s`apprécieraient
mutuellement. Les qualités sociales positives chez les enfants ne peuvent se
construire que dans un milieu Montessori où règne liberté, fraternité et
solidarité. Une ambiance où les relations entre éducateurs et apprenants sont
régies par le respect et la reconnaissance réciproques.
5. L`école tunisienne publique et privée a cloisonné
les niveaux et les disciplines enseignées :
le niveau 1 est rigidement séparé du niveau 2, les disciplines scientifiques
sont séparées des disciplines littéraires, de sorte que les écoliers de sept
ans ne peuvent pas aller chercher des suggestions dans la classe des huit ans
et les apprenants scientifiques du lycée n`ont pas la possibilité de fréquenter
en classe leurs pairs littéraires. Par contre, dans une école Montessori
internationale, les cloisons ne sont que des demi-cloisons, et il est toujours
facile d`accéder d`un niveau à l`autre, si bien que les petits écoliers sont
libres d`aller en avant ou de faire un retour en arrière et les lycéens
littéraires libres d`assister aux expériences dans les laboratoires de leurs
camarades scientifiques.
6. L`école tunisienne publique et privée n`encourage
pas le travail en équipe entre les apprenants voire elle en est hostile :
Elle isole les enfants de la même classe dans des tables monoplaces, ne leur
permet pas de travailler en groupe sur un projet commun et leur interdit même
de s`entraider en cours. Elle n`a laissé le choix aux apprenants qu`entre
égoïsme ou voyeurisme et finit parfois par renvoyer injustement et
définitivement un récidiviste de fraude sans s`attarder sur les causes réelles
de ce phénomène scolaire international.
Montessori,
2010, p. 196, a écrit : « A l`école, il n`est pas permis de copier et
l`on considère comme une faute d`aider un camarade plus faible ; l`écolier
qui aide son camarade en détresse est considère comme coupable au même titre
que celui qui accepte cette aide ; ce n`est pas ainsi que se forme
l`union ; c`est imposer là un principe de morale qui abaisse le niveau
normal. »
7. L`école tunisienne publique et privée a instauré un
système d`évaluation traumatisant pour l`élève : les
apprenants sont condamnés à vivre sous l`épée de Damoclès durant
toute leur vie scolaire. De plus les enseignants-évaluateurs sont investis d`un
pouvoir sans en avoir les compétences nécessaires : ils n`ont jamais
étudié à la faculté les sciences de l`évaluation.
8. L`école tunisienne publique et privée a banalisé le
mépris des enfants faibles ou en difficulté par les enseignants: « âne,
stupide, sot, bougre, vilain, sale, méchant, paresseux, bête, dingue, etc. ».
En général, les éducateurs sont recrutés et payés
justement pour aider les élèves faibles ou en difficulté et non pour les insulter,
offenser, humilier, avilir, briser ou mépriser.
Montessori,
2010, p. 206, a écrit : «La volonté peut être brisée en un moment :
son développement est un processus lent, qui se déroule à travers une activité
continue en relation avec le milieu. La dévastation d`une usine peut survenir
en quelques secondes par un bombardement ou par un tremblement de terre ;
mais combien difficile en est la construction ! »
Jean-Jacques
Rousseau a dit : « Donnez à l`enfant le désir d`apprendre et toute
méthode sera bonne. » (L`Émile, 1792).
Conclusion
L`école
tunisienne publique et privée est satisfaite de ses résultats médiocres car
elle se contente de peu. Elle s`est donnée pour but d`enseigner des
connaissances. L`école Montessori est beaucoup plus ambitieuse, elle enseigne des
connaissances et des valeurs, elle construit l`enfant d`aujourd`hui et l`homme
de demain.
NB : Article largement
inspiré de Maria Montessori, l`esprit absorbant de l`enfant, Desclée de
Brouwer, 1959 ; 2010 pour la présente édition, 241 pages.
Ma
signature
« Pour l`auteur,
il ne s’agit pas de convaincre par des arguments ou des faits, mais, plus
modestement, d’inviter à essayer autre chose » (Michel Fabre &
Christian Orange, 1997).
« À un mauvais discours, on répond par un bon
discours et non par la violence » (Le Monde Diplomatique).
Date
de la première publication on line :
Hammam-Chatt, dimanche 15 février 2015.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire