jeudi 5 février 2015

Comparaison de deux concepts biologiques : « l’épigenèse » chez Henri Atlan, 1999 ; et « la maturation » chez Maria Montessori, 1959. Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar

Comparaison de deux concepts biologiques : « l’épigenèse » chez Henri Atlan, 1999 ; et « la maturation » chez Maria Montessori, 1959. Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar
« Maturation », c’est plus que « la somme exacte des effets du gène opérant en un cycle limité en soi » (Kochkar : En épigenèse, c`est « La fin du tout génétique », Henri Atlan, 1999). Outre les effets du gène, le milieu sur lequel ils agissent a, lui aussi, une part dominante dans la détermination de la maturation. En ce qui concerne les fonctions psychiques, la maturation ne peut s’effectuer que grâce à des expériences dans le milieu ; ces expériences varient selon les différentes phases de développement ; l’horme1 change de structure pendant le processus de croissance, et se manifeste dans l’individu avec un intérêt particulier pour certaines activités répétées sans utilité apparente ; mais, de ces activités répétées, se révèle brusquement une fonction nouvelle, de façon explosive (Kochkar : En épigenèse, c’est l’interaction entre les facteurs innés et les facteurs acquis qui fait émerger un caractère nouveau non préétabli, c’est à dire 100% proviennent du gène et 100% proviennent du milieu environnant. Le débat entre l’inné et l’acquis est un débat dépassé, Albert Jacquard.).

Ainsi, le modèle pour cette fonction a été construit par une maturation qui n’a pas été visible de l’extérieur (Kochkar : En épigenèse, c’est au niveau microscopique sur le cortex cérébral qu’on pourrait le voir par imagerie médicale où les réseaux neuronaux se configurent selon les expériences vécues.), parce que ces activités répétées ne semblaient avoir aucune relation directe avec la fonction à laquelle elle a donné naissance ; mais dès que la fonction commence, ces activités sont abandonnées, l’intérêt conscient de l’enfant passant à d’autres activités qui prépareront un autre mécanisme (Kochkar : dans l’épigenèse, c’est le tour à d’autres réseaux neuronaux de se configurer). Si l`enfant est tenu éloigné de la possibilité de ces exigences au moment où la nature les lui destine, la sensibilité spéciale qui les stimule s`évanouira ; son développement, comme sa maturation, en seront troubles.

Si nous considérons la définition la plus large de maturation apportée dans un récent texte de psychologie : « la maturation consiste en changements structuraux qui sont en grande partie héréditaires, c`est-à-dire qui ont leur origine dans les chromosomes de l`œuf fécondé, mais qui sont aussi, en partie, le produit d`une activité d`échanges de l`organisme et de son milieu » (Kochkar: c`est le principe même de l`épigenèse mais sans partition) - et si nous interprétons ce texte d`après nos constatations personnelles, nous pouvons dire que nous sommes nés avec un stimulant vital (horme) déjà organisé dans la structure générale de l`esprit absorbant, et que sa spécialisation et sa différenciation sont annoncées dans les nébuleuses.
Cette structure change pendant l`enfance selon la direction de ce que nous avons appelé, d`après le terme de Hugo Vries, les périodes sensibles. Ces structures qui guident la croissance et le développement psychique, c`est-a-dire l`esprit absorbant, les nébuleuses et les périodes sensibles avec leurs mécanismes, sont héréditaires et caractéristiques de l`espèce humaine. Mais leur réalisation ne peut s`accomplir qu`a travers une libre activité dans le milieu.

(…) Si l`on considère que la destinée de l`homme n`est pas préétablie et que, pour l`enfant, il n`est pas question de réveil, mais de véritable création psychique, on comprendra combien le rôle du milieu est plus important encore pour le fils de l`homme. Sa valeur et son importance sont immenses, mais aussi les dangers qu`il peut présenter. D`où la grande attention que l`on doit porter au milieu qui entoure le nouveau-né, afin de lui en faciliter l`absorption, et pour qu`il ne développe pas des attitudes de régression, mais se sente, au contraire, attiré par le monde où il vient d`entrer. Le progrès, la croissance et le développement du petit en dépendent, puisqu`ils sont en relation directe avec l`attraction que peut offrir le milieu.

(…) Le mécanisme du mouvement est donc très compliqué et très raffiné. Chez l`homme, il n`est pas préétabli avant la naissance, il doit être construit et perfectionné grâce aux expériences pratiques.

Notes de bas de page :
1.     Horme : ce terme qui peut être comparé à « l’élan vital » de Bergson et à la « libido » de Freud.

Ma signature
Pour le critique, « il ne s’agit pas de convaincre par des arguments ou des faits, mais, plus modestement, d’inviter à essayer autre chose », Michel Fabre & Christian Orange, 1997
À un mauvais discours, on répond par un bon discours et non par la violence, Le Monde Diplomatique

Date de la première publication on line : Hammam-Chatt, le 5 février 2015.




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