jeudi 1 novembre 2018

La « bsissa » (البسيسة)




La « bsissa » est:
-          un aliment national et traditionnel par excellence. Il est d’origine berbère maghrébine.
-          un aliment propre et biologique car il est préparé à la maison sans produits chimiques: on prend les grains de blé, on les grille un peu sur un feu doux, on les broie en poudre puis on tamise le produit à l’aide d’un tamis à petits trous pour conserver le son (النخالة). Une de ses qualités: Il est non raffiné car il n’est pas appauvri en fibres (الألياف).
-          un aliment complet qui provient du blé ou de l’orge. Il contient de l’eau (environ 15 %), des protides (le gluten, environ 10 %), des glucides (amidon النشا,  environ 70 % ; peu de sucre, environ 1 à 2 % ; plus cellulose ou fibres), peu de lipides (environ 1 %), des matières minérales (calcium, phosphore et fer, environ 0.5 %).
-          un aliment qui convient aux diabétiques (riche en sucre lent, pauvre en sucre rapide), aux malades cardio-vasculaires (peu de lipides) et aux enfants en croissance (calcium, phosphore et fer).
-          un aliment à choix multiple, on peut lui ajouter du « halwa-chamia » ou amandes ( اللوز )  ou pois chiches ( الحمص ) ou fenugrec (  الحلبة) ou lentilles (  العدس) ou sorgho (  الدرع) ou huile ou sucre ou miel, etc. on peut le parfumer par le romarin ( الإكليل ) ou le thym (  الزعتر) ou le sésame ( الجلجلان ) ou l’enveloppe sèche d’orange douce, etc.
-          un aliment riche en fibres. « Ces fibres du son (enveloppes des grains du blé ou orge) règlent le transit intestinal (مرور الطعام في الأنبوب الهضمي). La durée normale de ce transit est de 30 à 40 heures. Les fibres accélèrent le transit intestinal lorsque sa durée dépasse 3 jours. Elles le ralentissent lorsque sa durée est inférieure à 24 heures. Elles emprisonnent les nutriments (l’eau, les sels minéraux, les acides aminés, les acides gras et les oses qui traversent la paroi de l’intestin grêle après la digestion) et réduisent ainsi leur absorption ». L’absorption lente des glucides ne fait pas monter rapidement le taux du sucre dans le sang et aide les diabétiques à bien gérer leur glycémie.  « Les recherches ont montré qu’une alimentation riche en fibres alimentaires (surtout son du blé) entraîne une diminution du taux du cholestérol et des glycérides (lipides) dans le sang ». Les fibres ne sont pas digérées dans l’intestin grêle mais elles favorisent la digestion des autres aliments. Elles nous protègent du cancer du colon (dernière partie du gros intestin).
-          un aliment très économique, un bol de « bsissa » peut remplacer un plat très cher au restaurant.
-          un aliment non discriminatoire (غير تمييزي). Il est consommé par les riches et les pauvres, les vieux, les jeunes et même les bébés d’un certain âge.
-          un aliment facilement transportable dans un sac de plastique ou du tissu ou du papier. Il est transcontinental (عابر للقارات). Il est très léger. Il est l’ami et le sauveur des voyageurs pauvres surtout « elharraga » (الحراقة إلى إيطاليا أو ليبيا أو اسبانيا).
-          un aliment facilement conservable hors du frigidaire en été ou en hiver.
-          un aliment facilement consommable, à n’importe quel moment de la journée et à n’importe quel endroit, avion, voiture ou train, à la maison ou dans la rue ou sur le chantier Il n’exige aucun ustensile (الماعون), on peut le manger à la main et sans assiettes.

Remarques :
-          Pourquoi nous ne l’exportons pas en grande quantité, comme produit « made in tunisia » avant que l’occident nous vole le brevet de fabrication et nous la vend « made in USA »?
-          Pourquoi nous ne le donnons pas à nos enfants le matin ou « lomja » ou en biberon après un an?
-          Pourquoi on ne la trouve pas au restaurant à bas prix?
-          Dans ma classe et dans le chapitre nutrition, je fais toujours un cours spécial sur la « bsissa » en 3ème math, leçon qui ne figure pas malheureusement dans le programme officiel du ministère de l’éducation nationale.

ma signature:
« pour l’auteur, il ne s’agit pas de convaincre par des arguments ou des faits, mais, plus modestement, d’inviter À essayer autre chose »
« A un mauvais discours, on répond par un bon discours et non par la violence VERBALE »
Mohamed KOCHKAR Docteur en  Didactique de la biologie.
2007. Université de Tunis & Université Claude Bernard-Lyon1.

Date de la première publication sur le net : Hammam-Chatt, le 1 janvier 2010.




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