mardi 28 mai 2013

Série Ansar Al-Charia n° 4: L'armée tunisienne traque des groupes djihadistes dans les montagnes. Le Monde.

Série Ansar Al-Charia n° 4: L'armée tunisienne traque des groupes djihadistes dans les montagnes


LE MONDE | 03.05.2013 à 11h35 • Mis à jour le 20.05.2013 à 08h43

 

M - International

Isabelle Mandraud
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Plus d'une dizaine de militaires et agents de la Garde nationale tunisienne ont été blessés, dont certains ont eu les membres inférieurs arrachés, au cours d'une opération de déminage dans le djebel Chambi, une région montagneuse au centre ouest limitrophe de l'Algérie. Cette mission, commencée lundi 29 avril, a ensuite tourné à la confrontation avec des groupes djihadistes armés qui ont posé des mines dans ce massif situé à 17 kilomètres au nord-ouest de la ville de Kasserine. Leur traque se poursuivait jeudi 2 mai, tandis que la région a été entièrement bouclée

"La situation est sous contrôle, a assuré jeudi à la radio Mosaïque FM le colonel Mokhtar Ben Naceur, représentant le ministère tunisien de la défense. C'est une région difficile et le ratissage se poursuit." Dans un communiqué publié le même soir, la présidence de l'Assemblée nationale constituante s'est cependant déclarée "profondément préoccupée" par ces derniers événements

"RATISSAGE"

Les forces tunisiennes poursuivent deux groupes "terroristes", d'une dizaine d'individus chacun, à la frontière algérienne, l'un près de Kasserine, l'autre dans les environs de la ville du Kef. Mais selon le porte-parole du ministère de l'intérieur, Mohamed Ali Aroui, aucun affrontement direct n'aurait eu lieu. Les salves de mortiers et d'armes légères entendues dans la région seraient, a-t-il assuré, le résultat d'un "ratissage par les tirs" pour déminer le secteur. Ces derniers mois, 37 individus ont été arrêtés et écroués dans la région, a encore indiqué le ministère


Depuis plusieurs mois, des incidents ont eu lieu dans le djebel Chambi où des djihadistes se seraient installés. En décembre 2012, un accrochage avait déjà provoqué la mort d'un gendarme. "Il n'y a pas de camps d'entraînement en Tunisie, mais quelques individus qui se sont réfugiés dans les montagnes et que nous poursuivons", avait indiqué le chef du gouvernement Ali Larayedh au Monde au mois de mars. "Le terrorisme n'a pas d'avenir en Tunisie", a répété M. Larayedh mardi 30 avril, lors d'une réunion du conseil de sécurité tunisien, au lendemain de sa visite en Algérie consacrée, pour partie, aux questions de sécurité aux frontières. Selon des sources à Tunis, les groupes poursuivis seraient composés de Tunisiens et d'Algériens

INQUIÉTUDE

Jusqu'ici, les organisations salafistes djihadistes tunisiennes, telle Ansar al-charia dirigée par Abou Ayad, recherché par la police depuis l'attaque de l'ambassade américaine à Tunis en septembre 2012, ont toujours affirmé que la Tunisie n'était pas une "terre de djihad", mais, sur place, l'inquiétude grandit et la présence de mines pour "sanctuariser" le djebel Chambi n'est pas de nature à apaiser ces craintes. En février 2012, à Bir Ali Ben Khlifa, dans la région de Sfax, à 300 kilomètres au sud de Tunis, des accrochages meurtriers avaient déjà opposé un commando armé à des militaires. "L'enquête a montré qu'ils ont des relations avec des groupes proches d'Al-Qaida en Libye et peut-être avec des membres d'Al-Qaida en Algérie, mais on n'a pas pu confirmer ce dernier point", déclarait alors M. Larayedh, qui dirigeait à l'époque le ministère de l'intérieur

Les opérations en cours semblent en tout cas être les plus importantes depuis les événements de Soliman, à une quarantaine de kilomètres de Tunis, lorsque les forces tunisiennes ont combattu fin 2006-début 2007, sous le régime de Zine El-Abidine Ben Ali, un groupe d'une trentaine de djihadistes tunisiens et algériens

Isabelle Mandraud

Date de la prmière rediffusion sur mes trois pages facebook
Hammam-Chatt, le 29 mai 2013

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