Série Ansar Al-Charia n° 4: L'armée tunisienne traque des groupes djihadistes dans
les montagnes
LE MONDE | 03.05.2013 à 11h35 • Mis à
jour le 20.05.2013 à 08h43
M - International
Isabelle Mandraud
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Plus d'une dizaine de militaires et agents
de la Garde nationale tunisienne ont été blessés, dont certains ont eu les
membres inférieurs arrachés, au cours d'une opération de déminage dans le
djebel Chambi, une région montagneuse au centre ouest limitrophe de l'Algérie.
Cette mission, commencée lundi 29 avril, a ensuite tourné à la confrontation
avec des groupes djihadistes armés qui ont posé des mines dans ce massif situé
à 17 kilomètres au nord-ouest de la ville de Kasserine. Leur traque se
poursuivait jeudi 2 mai, tandis que la région a été entièrement bouclée
"La situation est sous contrôle, a assuré jeudi à la radio Mosaïque FM le colonel
Mokhtar Ben Naceur, représentant le ministère tunisien de la défense. C'est
une région difficile et le ratissage se poursuit." Dans un communiqué
publié le même soir, la présidence de l'Assemblée nationale constituante s'est
cependant déclarée "profondément préoccupée" par ces
derniers événements
"RATISSAGE"
Les forces tunisiennes poursuivent deux
groupes "terroristes", d'une dizaine d'individus chacun, à
la frontière algérienne, l'un près de Kasserine, l'autre dans les environs de
la ville du Kef. Mais selon le porte-parole du ministère de l'intérieur,
Mohamed Ali Aroui, aucun affrontement direct n'aurait eu lieu. Les salves de
mortiers et d'armes légères entendues dans la région seraient, a-t-il assuré,
le résultat d'un "ratissage par les tirs" pour déminer le
secteur. Ces derniers mois, 37 individus ont été arrêtés et écroués dans
la région, a encore indiqué le ministère
Depuis plusieurs mois, des incidents ont eu
lieu dans le djebel Chambi où des djihadistes se seraient installés. En
décembre 2012, un accrochage avait déjà provoqué la mort d'un gendarme. "Il
n'y a pas de camps d'entraînement en Tunisie, mais quelques individus qui se
sont réfugiés dans les montagnes et que nous poursuivons", avait
indiqué le chef du gouvernement Ali Larayedh au Monde au mois de mars.
"Le terrorisme n'a pas d'avenir en Tunisie", a répété
M. Larayedh mardi 30 avril, lors d'une réunion du conseil de sécurité
tunisien, au lendemain de sa visite en Algérie consacrée, pour partie, aux
questions de sécurité aux frontières. Selon des sources à Tunis, les groupes
poursuivis seraient composés de Tunisiens et d'Algériens
INQUIÉTUDE
Jusqu'ici, les organisations salafistes
djihadistes tunisiennes, telle Ansar al-charia dirigée par Abou Ayad, recherché
par la police depuis l'attaque de l'ambassade américaine à Tunis en septembre
2012, ont toujours affirmé que la Tunisie n'était pas une "terre de
djihad", mais, sur place, l'inquiétude grandit et la présence de
mines pour "sanctuariser" le djebel Chambi n'est pas de nature à
apaiser ces craintes. En février 2012, à Bir Ali Ben Khlifa, dans la région de
Sfax, à 300 kilomètres au sud de Tunis, des accrochages meurtriers avaient
déjà opposé un commando armé à des militaires. "L'enquête a montré
qu'ils ont des relations avec des groupes proches d'Al-Qaida en Libye et
peut-être avec des membres d'Al-Qaida en Algérie, mais on n'a pas pu confirmer
ce dernier point", déclarait alors M. Larayedh, qui dirigeait à l'époque
le ministère de l'intérieur
Les opérations en cours semblent en tout
cas être les plus importantes depuis les événements de Soliman, à une
quarantaine de kilomètres de Tunis, lorsque les forces tunisiennes ont combattu
fin 2006-début 2007, sous le régime de Zine El-Abidine Ben Ali, un groupe d'une
trentaine de djihadistes tunisiens et algériens
Isabelle Mandraud
Date de la prmière rediffusion
sur mes trois pages facebook
Hammam-Chatt, le 29 mai 2013
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