Les idées de la révolution tunisienne résument à elles seules les
conditions intellectuelles et psychologiques qui ont rendu possible les
discussions, dialogues, débats et confrontations qui visent à interpréter un
phénomène social total ; un événement fondateur de notre modernité
politique, sociale et intellectuelle. En effet les différentes polémiques
dénoncent le plus souvent l`assaut des groupes fidèles à l`ancien régime et
affirment la nécessité pour le peuple de faire face et d`affronter
courageusement ceux qui veulent confisquer de nouveau au service de leur propre
intérêt les aspirations populaires. Le schéma des forces politiques en conflit
est plutôt compliqué. Qui est réactionnaire et qui est révolutionnaire ?
Tout est remis en cause au niveau idéologique et politique.
La révolution (inachevée) est-elle devenue antimoderniste par
l`intervention des forces politiques islamiques et fondamentalistes ?
L`ouverture créée par la révolution a permis en effet aux forces
islamiques de parvenir au pouvoir, et de s`approprier provisoirement le nouveau
système politique.
Est-il possible qu`une révolution retarde le parcours de
modernisation au lieu de l`accélérer ? Bref, que la Tunisie, la Lybie, la
Syrie, le Yémen, l`Egypte… auraient pu faire l`économie d`une révolution.
La formule de R. Aron résume « la philosophie du printemps
arabe » : « les hommes font l`histoire, mais ils ne savent pas
l`histoire qu`ils font ».
Comment se fait-il que la révolution populaire se retourne contre
le peuple ?
Le texte a le mérite de poser les vrais problèmes nés de la
révolution sans parti-pris réactionnaire, il ne remet jamais en cause le projet
d`émancipation inauguré dans le monde arabo-musulman par la révolution
tunisienne ; le projet devrait être prolongé, voire dépassé.
Hammam-Chatt, mercredi 15 juin 2016.
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