La loi de l’apostasie (الردّة عن الدين) dans le christianisme. Yadh Ben Achour
Source bibliographique
Aux fondements de
l’orthodoxie sunnite, Yadh Ben Achour, Cérès éditions, 2009, Tunis, 297 pages
Page 175
C’est ce qui est passé
dans le contexte islamique, tout comme cela a eu lieu dans le contexte
chrétien. Si la philosophie proprement évangélique admet l’autonomie des deux
ordres, qu’elle se trouve par ailleurs au plus loin de ce que pourrait être une
logique de l’apostasie, la mort des hérétiques a été néanmoins et de tout temps
décrétée et théorisée dans les sociétés chrétiennes. La mort des manichéens a
été ordonnée par Dioclétien en 287, la croisade contre les Albigeois fut
décidée par le IIIe concile du Latran, l’Inquisition a marqué le Moyen Âge et
l’arrangement de Vérone (1148), suivant de peu le IIe concile du Latran, n’a
fait que répartir les compétences entre l’autorité impériale et l’Eglise en ce
qui concerne la répression des hérésies, des infidélités, des schismes, de la
sorcellerie, tous susceptibles de remettre en cause l’ordre social considéré
dans son ensemble comme un ordre ecclésial. Le bûcher, quand bien même il ne
sera pas décrété par Dieu, le sera par ses représentants dans l’ordre temporel
et spirituel. Le monothéisme, dans son ensemble, est particulièrement friand de
ce mode de raisonnement. Croire que la doctrine du droit, en particulier celui
de l’apostasie, procède de la subjectivité des interprètes au service de la
cause étatique et de leurs propres intérêts constitue un contresens historique
Date de la première
rediffusion sur mon blog et mes deux pages face book
C. M. Dr M. K., Hammam-Chatt,
jeudi 22 février 2014
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