Le « parti de Dieu »
libanais : Une communauté de conditionnement ou de conviction? Texte de M.
Talbi, commenté par Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar
Question
L’appartenance à une
communauté ne compromet-elle pas cependant l’autonomie du sujet?
Réponse du Dr Mohamed
Talbi page 27 de son livre « plaidoyer pour un islam moderne » (عيال الله), Cérès, Tunis, Desclée de Brouwer, Paris, 1998, 200 pages:
Ce danger existe quand
la communauté n’est pas une communauté de conviction mais de conditionnement. Elle
supprime alors l’individu, elle procède par un passage au laminoir qui fait que
les gens obéissent à des règles ou à un chef. Ainsi les intégristes ont des
émirs. C’est alors le pire des communautés car l’individu devient un outil
entre les mains d’un chef. Le fascisme illustre ce type de dérive. La communauté peut donc avoir une dimension
totalitaire. Elle est alors quelque chose d’horrible parce qu’elle tue la
personnalité et la pensée. Quand je parle de communauté de conviction, je pense
au contraire à une adhésion volontaire et consciente, et critique en même
temps. Il s’agit d’une communauté de gens ayant découvert un certain nombre
d’éléments qui les unissent, leur permettent de vivre ensemble, mais sans
atteinte à la personnalité de chacun. Dès qu’il y a atteinte à la personnalité,
l’adhésion à la communauté cesse d’être un acte volontaire et on passe à une
communauté de conditionnement. J’appelle cela une secte, qui tue l’esprit et
robotise les hommes.
Commentaire du C. M. Dr
M. K :
Même si cette description
de la communauté de conditionnement par l’auteur ne concerne pas spécifiquement le « parti de Dieu »
libanais, moi, personnellement, je vois que cette réponse colle bien à la
peau du « parti de Dieu » libanais, surtout après son intervention en
Syrie à côté du régime du dictateur Bachar El Assad.
Date de la première republication
sur mon blog et mes deux pages facebook
Hammam-Chatt, le 11 mai
2013.
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