Clément et al (1981) répond à la question précédente comme suit :
« Non, il n’existe pas de gène de violence ni de " chromosome
du crime". Une composante hormonale existe. Cependant, le rôle de
l’environnement social est primordial. En 1965, un article dans la célèbre
revue anglo-saxonne Nature établissait pour la première fois une corrélation
entre le caryotype XYY, un déficit mental, et un comportement agressif. Parmi
197 détenus, les chercheurs découvrirent 7 XYY, soit bien plus que dans une
population témoin de 1925 hommes examinés au hasard, dont un seul était XYY […] Actuellement il semble
admis que le pourcentage de XYY dans les institutions pénales est légèrement
supérieur à 1 % et de 0.1 % dans la population générale. […] Dans aucun article nous
n’avons trouvé ce pourcentage de plus de 99 % de porteurs XYY qui n’on jamais
été emprisonnés ou enfermés. Or il aurait suffi que le doigt soit mis sur cette
évidence pour que le mythe du « chromosome du crime » ne puisse
naître ! […] Une erreur fréquente chez
les chercheurs est de transformer une corrélation en une relation de cause à
effet : une alternative possible (parmi d’autres) expliquant la
corrélation entre XYY et emprisonnement, sans qu’il y ait la moindre relation
de cause à effet entre les deux paramètres ».
Kahn
(2000) : « (…) L’article qui rapporte ces
résultats, publié dans Nature, en tire la conclusion qu’un ou deux gènes de
"sociabilité" sont portés par le chromosome X masculin. Malgré son
intérêt, cette hypothèse doit être considérée avec précaution ; en effet,
doit-on penser que les hommes, dont le chromosome X est évidemment d’origine
maternelle puisqu’ils ont hérité d’un chromosome Y de leur père, sont tous des
êtres asociaux comparés aux femmes qui ont la chance insigne d’avoir hérité de
leur père ce chromosome X de la "sociabilité" ? La tendance
naturelle de la gent masculine à se réunir entre copains, à former des clubs de
pétanque ou de chasse, ne le suggère pas vraiment ».
Question
de recherche : Y a-t-il une prédisposition génétique chez
les parents qui induirait leurs enfants à être agressifs ?
1 OUI
1
NON
Justifiez
votre réponse.
Présentation
de quelques résultats
ü La majorité des
personnes tunisiennes interrogées (71,7 %) refusent le déterminisme
génétique de l’agressivité en répondant « non ».
ü Le
cinquième de ces personnes interrogées
(21 %) déclarent croire à l’hérédité de l’agressivité en répondant
« oui ». Ce résultat nécessite un commentaire spécial car il est
alarmant. Ceci pourrait être du au mythe tenace du chromosome du crime (Clément
et al, 1981) qui sévit encore car les medias ne l’ont pas combattu avec le même
enthousiasme que celui qui a servi à sa propagation.
ü Le dixième des
personnes interrogées (9.8 %) ont fourni des arguments génétiques selon le
modèle causal linéaire (génotypeà phénotype).
ü Le tiers des
personnes interrogées (33,1 %) ont fourni des arguments environnementaux et 5,1
% ont fourni des arguments non génétiques ce qui suggère que le refus du
déterminisme génétique de l’agressivité peut être remplacé par un déterminisme
culturel selon le modèle causal linéaire (environnement ou non génétique à phénotype),
ü 0.4 % seulement
des personnes interrogées ont fourni des arguments environnementaux et
génétiques, mais selon le modèle additif (environnement + génotype à phénotype).
Si
l`intelligence et l`agressivité ne sont pas héréditaires, peut-on donc cloner
l`homme intelligent (les prix Nobel) ou l`homme agressif (les criminels) ?
Source: Le système
éducatif au banc des accusés ! « Les professeurs ne comprennent pas que
leurs élèves ne comprennent pas », Mohamed Kochkar, 2014, pp. 115-118
(Pour ceux ou celles qui souhaitent bénéficier d’une copie électronique, il
suffit d’envoyer son mail).
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