vendredi 11 juin 2021

L’agressivité, est-elle héréditaire ou acquise ? Citoyen du Monde

 


Clément et al (1981) répond à la question précédente comme suit : « Non, il n’existe pas de gène de violence ni de " chromosome du crime". Une composante hormonale existe. Cependant, le rôle de l’environnement social est primordial. En 1965, un article dans la célèbre revue anglo-saxonne Nature établissait pour la première fois une corrélation entre le caryotype XYY, un déficit mental, et un comportement agressif. Parmi 197 détenus, les chercheurs découvrirent 7 XYY, soit bien plus que dans une population témoin de 1925 hommes examinés au hasard, dont un seul était XYY [] Actuellement il semble admis que le pourcentage de XYY dans les institutions pénales est légèrement supérieur à 1 % et de 0.1 % dans la population générale. [] Dans aucun article nous n’avons trouvé ce pourcentage de plus de 99 % de porteurs XYY qui n’on jamais été emprisonnés ou enfermés. Or il aurait suffi que le doigt soit mis sur cette évidence pour que le mythe du « chromosome du crime » ne puisse naître ! [] Une erreur fréquente chez les chercheurs est de transformer une corrélation en une relation de cause à effet : une alternative possible (parmi d’autres) expliquant la corrélation entre XYY et emprisonnement, sans qu’il y ait la moindre relation de cause à effet entre les deux paramètres ».

Kahn (2000) : « (…) L’article qui rapporte ces résultats, publié dans Nature, en tire la conclusion qu’un ou deux gènes de "sociabilité" sont portés par le chromosome X masculin. Malgré son intérêt, cette hypothèse doit être considérée avec précaution ; en effet, doit-on penser que les hommes, dont le chromosome X est évidemment d’origine maternelle puisqu’ils ont hérité d’un chromosome Y de leur père, sont tous des êtres asociaux comparés aux femmes qui ont la chance insigne d’avoir hérité de leur père ce chromosome X de la "sociabilité" ? La tendance naturelle de la gent masculine à se réunir entre copains, à former des clubs de pétanque ou de chasse, ne le suggère pas vraiment ».

 

Question de recherche : Y a-t-il une prédisposition génétique chez les parents qui induirait leurs enfants à être agressifs ?                        

1   OUI         1     NON 

Justifiez votre réponse.

 

Présentation de quelques résultats 

ü La majorité des personnes tunisiennes interrogées (71,7 %) refusent le déterminisme génétique de l’agressivité en répondant « non ».

ü Le cinquième  de ces personnes interrogées (21 %) déclarent croire à l’hérédité de l’agressivité en répondant « oui ». Ce résultat nécessite un commentaire spécial car il est alarmant. Ceci pourrait être du au mythe tenace du chromosome du crime (Clément et al, 1981) qui sévit encore car les medias ne l’ont pas combattu avec le même enthousiasme que celui qui a servi à sa propagation.

ü Le dixième des personnes interrogées (9.8 %) ont fourni des arguments génétiques selon le modèle causal linéaire (génotypeà phénotype).

ü Le tiers des personnes interrogées (33,1 %) ont fourni des arguments environnementaux et 5,1 % ont fourni des arguments non génétiques ce qui suggère que le refus du déterminisme génétique de l’agressivité peut être remplacé par un déterminisme culturel selon le modèle causal linéaire (environnement ou non génétique à phénotype),

ü 0.4 % seulement des personnes interrogées ont fourni des arguments environnementaux et génétiques, mais selon le modèle additif (environnement + génotype à phénotype).

 

Si l`intelligence et l`agressivité ne sont pas héréditaires, peut-on donc cloner l`homme intelligent (les prix Nobel) ou l`homme agressif (les criminels) ?          

 

Source: Le système éducatif au banc des accusés ! « Les professeurs ne comprennent pas que leurs élèves ne comprennent pas », Mohamed Kochkar, 2014, pp. 115-118 (Pour ceux ou celles qui souhaitent bénéficier d’une copie électronique, il suffit d’envoyer son mail).

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