lundi 21 décembre 2015

Enseigner des connaissances ou des valeurs? Citoyen du Monde Mohamed Kochkar, Docteur en épistémologie de l`enseignement

Enseigner des connaissances ou des valeurs? Citoyen du Monde Mohamed Kochkar, Docteur en épistémologie de l`enseignement

Enseigner des connaissances ou des valeurs? Là est la question. Je fais référence ici à Atlan : « les propos des scientifiques eux-mêmes sont dictés au moins autant par leurs valeurs subjectives que par leur savoir objectif » (Atlan & Bousquet, 1994, p. 82). Dans l’introduction du livre, Catherine Bousquet pose la question suivante sur la biologie : « la biologie nous parle-t-elle de la vie ? De notre vie ?... S’il s’agit de savoir comment il faut vivre, aimer, souffrir…mourir, force est de reconnaître que non, le vécu n’est pas vraiment l’objet de la biologie. De fait, la science, fût-elle celle de la vie, n’a pas grand-chose à dire sur ces questions de vie ! » (Atlan & Bousquet, 1994, p. 7).
Enseigner des connaissances ou des valeurs ? Dans son dialogue avec Bousquet, Atlan fait références aux philosophes de l’antiquité :
Atlan : « Protagoras, dans le débat qui l’oppose à Socrate sur le thème : comment enseigner la vertu ? Pour Socrate, il suffit d’enseigner les sciences : la connaissance de la vérité débouche automatiquement sur celle du bien. Pour Protagoras, il faut enseigner la poésie épique : le bien n’est pas un théorème géométrique ou une loi physique, c’est l’identification à un héros. On s’est moqué de Protagoras, mais aujourd’hui que se passe-t-il ? La télévision enseigne l’éthique en diffusant des images, qui déclenchent l’indignation ou l’admiration. Donc Protagoras a raison sur toute la ligne. »
Bousquet : « Vous le regrettez ? »
Atlan : « Oui et non. Je ne le regrette pas, si le regret impliquait de tenter encore une fois de réhabiliter la position que défend Socrate dans ce dialogue, car cette position est illusoire. Mais oui, je regrette que l’enseignement de masse de l’éthique par les médias se limite à une morale de l’indignation. »  (Atlan & Bousquet, 1994, p. 12-13).
Dans notre étude, nous ne nous prétendons pas apporter une réponse à cette question : Enseigner des connaissances ou des valeurs ? Mais nous analysons les conceptions des élèves sur l’identité biologique puis nous leur proposons des connaissances sur l’épigenèse cérébrale afin d’essayer de changer leurs valeurs.

Ma signature
« Pour l`auteur, il ne s’agit pas de convaincre par des arguments ou des faits, mais, plus modestement, d’inviter à essayer autre chose » (Michel Fabre & Christian Orange, 1997).
« À un mauvais discours, on répond par un bon discours et non par la violence » (Le Monde Diplomatique).
Einstein disait :"On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l'ont engendré."
Ma devise principale : « Faire avec les conceptions non scientifiques (elles ne sont pas fausses car elles offrent pour ceux qui y croient un système d`explication qui marche) pour aller contre ces mêmes conceptions et simultanément aider les autres à auto-construire leurs  propres conceptions scientifiques ».
Mon public-cible: les gens du micro-pouvoir (Foucault) comme  les enseignants, les policiers, les artisans, les médecins, les infirmiers, les employés de la fonction publique, etc.


Date de la première publication on line : Hammam-Chatt, mardi 22 décembre 2015 (Introduction d`un article écrit pour la revue « Aster » le 16 septembre 2005).


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