mercredi 15 octobre 2014

« Les professeurs ne comprennent pas que leurs élèves ne comprennent pas » (G. Bachelard). Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar

« Les professeurs ne comprennent pas que leurs élèves ne comprennent pas » (G. Bachelard).  Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar

RTCI, moi et mon amie et collègue Mamia Fezzani, nous avons participé à une émission sur l`éducation en Tunisie. Elle a été animée par Karim Ben Said, enregistrée le 1. 10. 2014 et diffusée le 8.10.2014.

Chers lectrices, chers lecteurs, permettez-moi de vous présenter le compte-rendu transcrit de mon discours oral lors de cette émission :
Les réformes dans un système éducatif, en général elles sont faites pour aider les élèves en difficulté et non pour favoriser les meilleurs. Paradoxalement, notre dernière reforme (restaurer l`examen « la sixième » et supprimer progressivement les 25% de rachat au bac) a ajouté des difficultés aux élèves en difficulté.
On peut embellir un bâtiment en voie de démolition par des retouches  mais on ne peut pas l`empêcher de tomber et gare à ceux qui leur tombera sur la tête!
Le système éducatif n`est pas une piste de course ou il suffit de hausser la barre et que le meilleur gagne. Nous, les enseignants, nous voudrions que tous nos élèves gagnent, les faibles avant les excellents.
A mon avis, il vaut mieux ne pas construire sur du sable mouvant, au contraire il faut construire sur une base fondamentale solide, c`est pourquoi d`ailleurs qu`on a change l`appellation « école primaire » en « école de base ou fondamentale ».

Dans Le système éducatif, les élèves ne sont que des passagers, 6 ans en primaire, 3 au collège, 4 au lycée et 3 au supérieur, tandis que les enseignants passent 40 ans de leur vie dans le même poste donc ce sont des résidents presque à vie.
Ma proposition est la suivante : un réformateur scientifique averti et sérieux devrait commencer par former le formateur lui-même (l`instit, le prof du lycée et le prof universitaire) comment ?
Un formateur (l`enseignant) doit être obligatoirement forme avant de lui livrer un permis d`enseignement valable a vie.
Est-ce que nos enseignants sont formés pour enseigner ? Malheureusement ma réponse est négative. Pourquoi ? bien sur, ils ont obtenu les diplômes nécessaires chacun dans sa spécialité.
Est-ce que c`est suffisant pour enseigner ?
Non il faudrait savoir maitriser d`autres compétences scientifiques et technologiques pour pouvoir réussir son cours.
Quels sont ces compétences nécessaires pour que l`enseignant puisse transférer son savoir à ses élèves ?
A mon avis chaque enseignant devrait passe par un institut universitaire de formation ou il bénéficiera de formation académique en pédagogie, didactique, épistémologie, psychologie de l`enfant, sciences de l`évaluation et TICE (technologies de l`information et de la communication pour l`enseignement).

Les différences préconisées en moyens didactiques entre les régions de la Tunisie : à mon avis, c`est un faux problème car un enseignant à kebili et un autre à Tunis n`ont tous les deux qu`un tableau et de la craie comme moyen didactique.
Un autre faux problème, la focalisation sur l`amélioration de l`infrastructure, qu`est qu`elle a donne la super infrastructure aux pays du Golfe ? Rien. Donc le mal réside dans la supra ou superstructure, c. à. d. la formation des formateurs suivie de la formation « constructiviste » (Piaget & Vygotsky) de l`élève (selon le célèbre proverbe chinois : « ne me donne pas gratuitement un poisson mais apprends-moi à le pécher tout seul »

Je finis mon discours par dire que l`élève n`est pas un rat dans un labyrinthe et l`enseignant n`est pas un chercheur qui lui définit à l`avance une porte d`entrée et un issue de sortie, l`élève n`est pas aussi un vase vide qu`il suffit de remplir non plus une page blanche qu`il suffit de noircir.

Chers collègues Didacticiens, n`oubliez jamais que la Didactique a failli s`appeler «Épistémologie de l`enseignement » et j`aurais bien aimé qu`elle garderait ce premier nom clair et honorifique.
Conclusion : J`aime bien mes collègues enseignants mais j`aime plus ma spécialité la Didactique.

Ma Signature : « à un mauvais discours, on répond par un bon discours et non par la violence verbale ».

Date de la première publication sur le net : Hammam-Chatt, jeudi 16 octobre 2014.


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