mercredi 19 mars 2014

L’homme, peut-il disposer de son corps et de sa personne ? E. Kant in Michela Marzano

L’homme, peut-il disposer de son corps et de sa personne ? E. Kant in Michela Marzano

Source bibliographique
L’éthique appliquée, Michela Marzano, puf, deuxième édition, Paris 2008, 127 pages

Page 18
C’est pourquoi le devoir le plus important de l’homme est d’être digne de l’humanité qui est en lui, en disposant de tout ce qui appartient à sa personne, mais non pas de sa personne : « ainsi, par exemple, l’homme n’est pas autorisé à vendre un de ses membres pour de l’argent, même s’il devait recevoir dix mille thalers pour un seul de ses doigts, car autrement on pourrait lui acheter tous ses membres. On peut disposer des choses qui n’ont pas de liberté, mais pas d’un être qui possède le libre arbitre. » (Kant, 1997, p. 236

Disposer du corps signifie, en effet, disposer de la personne ; disposer de la personne, finalement, implique une réduction de l’agent moral à un objet et donc de la dégradation de son humanité. Kant l’explique : le corps est une partie de l’homme et il constitue, dans l’union avec le soi, sa propre personne : on ne peut faire ce que l’on veut de sa personne ; on n’est pas propriétaire de son corps, de même qu’on n’est pas propriétaire de sa personne. Par ailleurs, s’il était propriétaire de lui-même, l’homme serait lui aussi une chose sur laquelle s’étendrait sa propriété. Mais « une personne ne peut pas être une propriété, et donc ne peut pas être une chose que l’on possède, car il est impossible d’être à la fois une personne et une chose, un propriétaire et une propriété » (Kant, 1997, p. 292


Date de la première republication sur mon blog et mes deux pages facebook, C. M. Dr M. K : Hammam-Chatt, mercredi 19 mars 2014

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