mardi 11 mars 2014

J’ai assisté aujourd’hui à une rencontre-débat avec Gilbert Naccache. Citoyen du Monde Dr Mohamed Kochkar

Date : lundi 11 mars 2014 de 14h à 17h
Lieu : la bibliothèque nationale à Tunis
Public présent : une centaine de personnes à majorité estudiantine

Il a dit beaucoup de « bonnes choses » à propos des partis politiques tunisiens 
1.     A propos de la gauche tunisienne
-         Il n’y a pas de gauche en Tunisie, car être de gauche, c’est être du côté des déshérités
-         Comment un parti de gauche fait un budget pour un gouvernement de droite ? faisant allusion au budget présenté au gouvernement de Mehdi Joma’ par le front populaire
-         La gauche était complice de Ben Ali, car elle n’a critiqué chez lui que l’aspect dictatorial, mais elle n’a jamais critiqué sa nature mafieuse, c’est un parrain de la mafia.  Je vais vous raconter une anecdote : le deuxième jour après la nomination de Ben Ali par Bourguiba à la tête de la sûreté nationale, Moncef  Ben Ali, son frère, insignifiant Caïd de Hammam-Lif, est allé racketté les bars de la Goulette. Les propriétaires ont refusé. Le lendemain, la police a fermé tous les bars de la Goulette. La dictature est un effet et non une cause, la cause est beaucoup plus profonde
-         La gauche a su suivre un silence assourdissant sur les droits des femmes à l’époque de Ben Ali
-         Se référant à Gramsci, je dis : nos partis de gauche viennent avec des vérités, par contre il faut savoir écouter avant de savoir diriger, et lorsqu’on fait ce que veulent les gens, c’est à ce moment là qu’on peut leur demander de serrer la ceinture
-         Certains auditeurs l’ont accusé de servir la cause des islamistes en critiquant la gauche et les destouriens. Il a répondu : je n’ai pas honte que mes propos servent à X ou Y, c’est à la gauche de corriger ses erreurs pour que les islamistes ne s’en servent pas
-         La gauche n’a pas de projet. Hamma Hammami m’a répondu, seul à la télé : l’annulation de la dette extérieure. J’ai répliqué, hors de télé: L’annulation de la dette est une mesure et non un projet

2.     A propos de Bourguiba 
-         Bourguiba est le produit de la Tunisie, et non la Tunisie est le produit de Bourguiba. La Tunisie n’est pas une poussière d’individus comme il l’a affirmé
-         Bourguiba voulait bâtir un gouvernement fort, et moi j’aurais bien voulu que les citoyens soient forts
-         Le bourguibisme n’est pas une idéologie, c’est un régime despotique.
-         Le bourguibisme n’a inventé aucune valeur positive, sa seule et unique valeur est la soumission au père. Même la monogamie, elle régnait en fait en Tunisie, bel et bien avant lui
-         Je  partage les mêmes valeurs occidentales avec Bourguiba, on a fait la même école, ce sont les valeurs de la démocratie et de la bourgeoisie occidentales et non celles de Bourguiba

3.     A propos des islamistes 
-         Leur projet est un projet virtuel, c’est le projet du RCD avec un peu de « Halal »
-         L’année 2013 est l’année de la défaite de l’islamisme dans le monde islamique, et les égyptiens lui ont donné le coup de grâce. Je vois que ce qui s’est passé en Egypte n’est pas un putsch militaire, mais l’armée a tout simplement répondu à l’appel du peuple, l’appel lancé lors des manifestations du 30 juin 2013

4.     A propos de Nida Tounes 
-         Je suis contre le projet de Nida Tounes, Hedi Baccouche, en s’affichant avec des figures destouriennes de Ben Ali, ne sert en fait qu’Ennahdha. Comment ? Puisqu’il n’y a pas de troisième alternative, ceux qui haïssent le RCD, vont voter Ennahdha ou s’abstenir

5.     A propos de son livre « Cristal » 
  
Cristal est un hymne à la liberté, il n’appartient pas à la littérature carcérale, il est écrit par un homme libre enfermé dans une prison

Date de la première publication : Hammam-Chatt, lundi 11 mars 2014




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire