mercredi 31 juillet 2019

Des nuances dans la laïcité en Tunisie et dans le monde : Partie 5 (La laïcité au Portugal). Citoyen du Monde



1.      La situation de la laïcité au Portugal : page 59
-         Texte du Guy Haarscher :
La constitution de 1982 garantit la liberté de conscience. L’état et l’église sont séparés. Les partis politiques ne peuvent pas utiliser des noms ou symboles liés à une religion particulière. Les syndicats doivent être indépendants des organisations religieuses.
-         Mon commentaire:
En Tunisie, la constitution de 1959 et celle de 2013 garantissent la liberté de croyance. L’état et la religion de l’islam ne sont pas séparés. Les partis politiques ne peuvent pas utiliser des noms ou symboles liés à la religion de l’islam. Depuis sa création en 1949, par le leader Farhat Hached, le plus grand syndicat tunisien et le premier syndicat arabe (l’Union Générale Tunisienne du Travail, l’UGTT) est indépendant des organisations religieuses, mais paradoxalement, il était partiellement dépendant du pouvoir exécutif du régime de Bourguiba et de celui de ben ali. Récemment, le 5 décembre 2013 (date de commémoration de l’assassinat de Farhat Hached en 1952 par l’organisation terroriste française appelée à l’époque de la colonisation française « la main rouge ») la petite milice de l’UGTT   s’est confrontée  brutalement à la grande milice (appartenant à la légale ligue de sauvegarde de la révolution tunisienne)  devant son siège principal à Tunis et  dans la fameuse et célèbre place Mohamed Ali (le célèbre pionnier du syndicalisme tunisien en 1924) -.
A ma connaissance, la milice « syndicale » historique et traditionnelle pourrait être formée d’un nombre très limité d’individus musclés à nuques très larges, je pense qu’ils sont embauchés spécialement mais officieusement en tant qu’agents de sécurité syndicale ou service d’ordre pendant les congrès syndicaux nationaux (formation presque légitime, d’ailleurs c’est une tactique préventive utilisée  par bon nombre d’organisations de masse comme l’union des patrons tunisiens ou l’union des agriculteurs tunisiens)  ou comme des hommes de main  du secrétaire général national de l’UGTT, cette milice est devenue célèbre et redoutée par les syndicalistes de base lors de ces congrès, surtout sous la direction du plus célèbre secrétaire général Habib Achour, elle a été et pourrait être  mobilisée dans les  situations difficiles, parfois pour contourner le processus électoral démocratique.
Par contre la milice « révolutionnaire » est formée de quelques centaines de fanatiques pro-islamistes très agressifs. La ligue de sauvegarde de la révolution tunisienne est une organisation non gouvernementale d’obédience islamiste et  soupçonnée de son ralliement inconditionné avec le parti « Nahda » au pouvoir.
Bilan de l’affrontement brutal à bâtons charnus: quelques blessés des deux côtés et l’affaire est portée devant la justice tunisienne supposée indépendante.
-         Texte du Guy Haarscher :
Au Portugal,  un cours à option appelé « religion et morale » est inscrit au programme des écoles secondaires publiques. En général, l’église catholique bénéficie toujours d’un certain traitement préférentiel : les aumôniers catholiques sont par exemple les seuls à être payés par l’état. Le parlement a approuvé la loi dépénalisant l’avortement jusqu’à la dixième semaine de grossesse le 8 mars 2007. Cette dépénalisation avait été approuvée par référendum par 59 % des électeurs le 11 février 2007.
-         Mon commentaire:
En Tunisie,  le cours d’instruction ou éducation religieuse est inscrit au programme à côté de l’éducation civique et les deux disciplines scolaires sont obligatoires dans les écoles primaires et secondaires publiques. En général, la religion de l’islam, d’ailleurs comme dans tous les pays islamiques, bénéficie toujours d’un certain traitement préférentiel : les aumôniers musulmans (le grand Mufti de la république, les imams et les muezzins) sont payés par l’état. Le président Bourguiba a poussé le parlement fantoche de l’époque à approuver  une loi dépénalisant l’avortement. Dans un pays non démocratique comme la Tunisie de Bourguiba, cette dépénalisation n’avait pas été soumise à la souveraineté du  peuple par référendum.

Date de la première publication sur le net (Citoyen du Monde):  Hammam-Chatt, le 9  janvier 2013.


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