L`extrémisme et la violence représentent pour l`auteur deux issues
de désespoir. Ces dérives extrémistes, maximalistes ont eu pour conséquence de
briser l`élan de la renaissance dans le monde arabo-islamique. On assiste
impuissant le plus souvent à un spectacle de désolation où le chaos crée un
état de confusion à la fois intenable et durable, absurde et chronique,
insoluble et indissoluble, et scandaleusement viable.
Les pays arabes sont sous la menace d`un démembrement inéluctable.
Tout vole en éclat, il ne reste que les débris fracassés et les miettes
éparpillées, tout le pays est dévasté comme en Syrie et c`est la guerre qui
s`éternise.
La critique de Kochkar est une dénonciation de ceux qui font
l`apologie de la violence et de la guerre, de ceux pour qui autrui est
l`obstacle à supprimer, car le violent, le terroriste s`acharne contre l`autre,
vole son domicile, viole son corps, profane sa vie privée…
La guerre viole les frontières, les foyers et les femmes, elle
implique l`invasion et l`agression : elle est une chaîne de violences orientées
avec l`intention d`éliminer l`autre. N`importe qui combat n`importe qui, voilà
le nouveau visage de la guerre qui s`éternise dans le monde arabe : guerre
à la fois étrangère et civile, guerre de tous contre tous où tout est brouillé,
mélangé.
La guerre fabrique un monde de désespoir assez semblable à l`enfer.
Le propre du terrorisme c`est de forcer artificiellement toutes les
forces à travailler pour la guerre, la mort et le chaos. Il pérennise l`état
violent, rend la tension aiguë, explosive et insoutenable ; il dérègle
tous les mécanismes de contrôle, de modération et transforme grâce à son génie
diabolique les machines construits par le travail et pour le travail utile et
vital, en armes de guerre qui accélèrent le naufrage de tous dans le chaos et
le néant.
Le terroriste n`est pas un constructeur, un ingénieur ; il est
plutôt un génie malfaisant, un manipulateur de tous les objets, de tous les
outils ; c`est un agité qui fait fondre toutes les forces dans un
gaspillage aveugle et c`est avec une frénésie aveugle qu`il dilapide tous les
acquis de notre civilisation : c`est le délire d`une action dévastatrice,
d`une violence pour rien, c`est de la démence pure.
Hammam-Chatt, mercredi 8 juin 2016.
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