Phobie de la critique
et critique de la phobie
Écrit par Habib Ben
Hmida (Retraité, ancien Prof de philo à la Sadikia) in
préface de mon prochain livre (أفكر ولا أبالي)
La
tyrannie commence par l`interdiction de la pensée critique. La phobie de la
critique est une véritable perversion de l`esprit, car seule l`innocence de la
parole libérée de tous les interdits, à travers le dialogue, la discussion, le débat,
restitue à l`homme sa vraie vocation d`être un « un roseau pensant ».
Celui
qui refuse la critique a une peur instinctive ; il est entravé par la
panique à fuir en arrière loin du danger et de l`aventure. C`est un être affolé
qui fait demi-tour, tourne le dos au devenir ; il est en proie à la débandade
et à la confusion, il se replie sur soi, c`est-à-dire se réfugie dans la nuit
de sa primitivité et rétrograde ainsi vers les profondeurs de son passé
biologique.
La
phobie est donc une capitulation, un aveu d`impuissance et une rupture de notre
rapport au monde ; elle est le propre d`un être frileux et lâche.
Par
contre l`être courageux refuse d`être neutralisé par la pensée de la
fuite ; il accepte le débat, l`ouverture sur l`altérité ; il
communique dans l`égalité et la réciprocité.
C`est
la raison pour laquelle la critique est un acte d`indépendance par lequel on
retrouve la spontanéité et la liberté de parler à partir d`une conscience bien intentionnée
d`aller en avant vers son prochain. La critique brise ainsi notre solitude et rétablit
directement le contact avec autrui. Enfin la critique, tout en nous libérant,
de notre égoïsme et de nos instincts rétrogrades, inaugure une nouvelle ère de
recherche pour un esprit dont le signe est de créer, de construire et
d`enfanter dans la joie.
Socrate,
le prédateur de la philosophie n`a-t-il pas prouvé par son courage que le
postulat de la recherche de la vérité, c`est la critique.
Date de la première publication sur mon Facebook, Citoyen
du Monde Mohamed Kochkar, Docteur en épistémologie de l`enseignement (La
Didactique de la Biologie): Hammam-Chatt, dimanche 12 juin 2016.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire