vendredi 3 juin 2016

Éloge de la révolution tunisienne. Habib Ben Hmida (Retraité, ancien Prof de philo à la Sadikia) in préface de mon prochain livre (أفكر ولا أبالي)

Éloge de la révolution tunisienne. Habib Ben Hmida (Retraité, ancien Prof de philo à la Sadikia) in préface de mon prochain livre (أفكر ولا أبالي)

Les révolutionnaires ont marché de l`avant prouvant au monde entier que l`absolutisme du pouvoir individuel n`est pas une exception arabe.
L`auteur a été un témoin et un acteur passionné de cette mutation salutaire qui a mis fin à un régime qui par tous les moyens a tenu les masses dans une aliénation lamentable. Bref  Leila et Zine ont été chassés de notre Tunisie parce qu`ils ont choisi le mal ; parce qu`ils ont péché quand ils ont, aussi purement et simplement, transformé la chose publique en leur propre possession privée. Cette mutation salutaire a été réalisée en l`absence de leaders politiques, de chefs charismatiques et cela a été une bénédiction car leur présence fut pour d`autres peuples une malédiction aux conséquences dévastatrices.
En effet l`histoire des révolutions montre bien que les révolutionnaires purs, sont en fait des dictateurs en puissance ; par contre les masses n`ont d`autres principes que la loi d`auto-organisation.
Par leur spontanéité et leur innocence, les tunisiens dans leur majorité ont libéré leur pays du joug de la domination, instauré un ordre nouveau qui a mis fin au règne de la haine, de l`égoïsme et du mensonge.
Sans le recours à la violence ni à la terreur pseudo-révolutionnaire, les masses ont su garder leur indépendance et leur liberté à s`organiser, à chercher l`union, la coopération, le respect d`autrui et l`amour de ceux qui marchent avec.
Ils ont su enfin proclamer la démocratie fondée sur une nouvelle table de valeurs, celles de la vérité et de la liberté de conscience et de croyance.
« Beaucoup de vétérans récalcitrants de la gauche marxiste tunisienne, qui ont milité pendant toute leur jeunesse dans l`UGTT ou dans des partis révolutionnaires clandestins pour qu`un phénomène pareil arrive un jour et qui ont bien préparé et accéléré son avènement entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011, ont été paradoxalement aveuglé par la lumière révolutionnaire jaillissante et n`ont pas pu y voir   malheureusement qu`une vulgaire conspiration étrangère. Leur position bizarroïde  ressemble à l`attitude étrange d`une mère qui donne un enfant  puis elle refuse de l`adopter car elle découvre subitement que son propre bébé ne lui ressemble pas du tout. Elle attendait un clone, une révolution mammouth, passéiste, limitée et réductrice (une révolution léniniste en Tunisie du XXIe siècle), elle enfante d`un hybride, c`est-à-dire un être qui vient de plusieurs pères (plusieurs références idéologies). Par contre presque tous les réformistes non-gauchistes (islamistes, destouriens, sociaux-démocrates et certains intellectuels marxistes qui ont déjà fait leur autocritique) qui n`ont jamais prétendu être des révolutionnaires  et qui n`attendaient pas du tout un phénomène pareil, ont bel et bien cru à cette révolution démocratique non socialiste et ont adopté volontairement cet enfant bâtard appelé révolution tunisienne ».

Date de la première publication sur mon Facebook, Citoyen du Monde Mohamed Kochkar, Docteur en épistémologie de l`enseignement (La Didactique de la Biologie): Hammam-Chatt, samedi 4 juin 2016.


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