Je suis prêt
à le clamer haut et fort, sur la voie les mains en porte-voix que depuis qu`on
m`a retiré de force de la vie active, je ne fais que des choses futiles, c`est-
à-dire essentielles (relatif à l'essence, s'oppose à existentiel) : passer des
heures et des heures au café à parler de tout et de rien, tous les jours, le
matin et l`après-midi ; lire Amin Maalouf (1989) à 6h du matin au salon du 1er
étage du café Chihi ; donner des conférences gratuites sur les bienfaits de
l`épistémologie devant un public dont la majorité absolue ne comprend ni
l’épistémè ni le logos ; publier sur facebook des articles qui n`intéressent
pas le plus grand nombre des lecteurs, des addict de l`information-spectacle (La Société du
spectacle, Guy Debord, 1967) ; publier des livres qui ne sont que des
assemblages incohérents d`articles ; imiter Sisyphe en essayant de me faire
aimer par mes chers anciens amis marxistes en tant qu`homme de gauche non
marxiste.
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