Les
gènes sauteurs ne sautent pas vraiment !
Comment
font-ils donc pour se déplacer sur un brin d’ADN ?
Presque
45% du génome humain est constitué de transposons, ce qui veut dire d’éléments
mobiles ou anciennement tels (fossilisés, ont perdu la capacité de se mobiliser).
Les éléments mobiles sont de larges fragments d’ADN qui peuvent sauter d’un
endroit du génome à un autre, selon des mécanismes variés dont certains
permettent une multiplication de ces séquences. Les éléments mobiles,
aujourd’hui au centre des recherches sur le rôle de l’instabilité du génome
dans des pathologies aussi importantes que les cancers ou les maladies
neuropsychiatriques, ont été découverts par Barbara McClintock dans les années
1950 à partir de travaux sur la couleur des grains dans un épi de mais (Prix
Nobel de physiologie ou de médecine en 1983 pour cette découverte). (p. 235)
Le
mécanisme : Un mécanisme coupé-collé qui ne permet pas une amplification
de la séquence. Les rétrotransposons actifs sont d’abord transcrits en ARN,
puis rétrotranscrits en ADN et insérés dans le génome, ce qui veut dire que la
séquence « mère » est copiée mais non-coupée et, de ce fait, ne disparaît pas, mais se
reproduit, ce qui explique le pourcentage important de ces séquences « un
temps infectieuses » dans le génome. (p. 237)
Contrairement à ce que pensait Darwin, oui
l’évolution fait des sauts et sapiens est le résultat de ces sauts évolutifs,
un bond qui le fait comme « sorti de la nature ». Il est ironique de
constater que ce saut évolutif est lui-même en grande partie lié à l’activité
des gènes sauteurs. (p. 311)
(Alain
Prochiantz, 2019)
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